Les vététistes (pastiche)

Comme un vol de morphos hors du cocon natal,
Fatigués de rouler sur des routes inhumaines,
De partout, les amoureux de la petite reine Partaient,
pour échapper à ce bitume infernal.
Ils allaient sillonner des layons peu banals Que la Grande Forêt cache dans son sein végétal,
Et leurs beaux vtts formaient une file indienne Au coeur de cette cathédrale amazonienne.

Chaque dimanche, espérant que la pluie abdique
Le parfum du jasmin-bwa le long des criques
Enivraient leur esprit et les faisaient pédaler ;
Ou, agrippés à des embouts de cintres Ritchey
Ils regardaient danser dans un décor irréel
La discrète mygale et les grincheux singes atèles.

Robert Fournier, le 09.12.2002