Nouvelle tempête de soleil sur les Alpes pour une rando « énorme ». L’ascension du Wildhorn réunit un dénivelé conséquent, un kilométrage inhabituel et un environnement montagneux grandiose et particulièrement préservé. A la recherche des derniers cristaux de neige poudreuse après une semaine de températures soudainement printanières, nous avions opté pour une sortie de plus haute altitude que de coutume. Pourtant, au départ (très matinal) des Rousses personne n’aurait misé un misérable dollar de l’UBS sur la possibilité de trouver autre chose que de la neige de printemps sur ces versants inondés de soleil de la rive droite de la vallée du Rhône.
Grave erreur. Après une interminable ascension qui nous a mené jusqu’aux confins du canton de Berne, les pentes supérieures du Wildhorn et du glacier des Audannes avaient spécialement réservé à notre intention quelques somptueux pans de neige fraîche à skier. Avec cet hiver mémorable, c’est un peu l’histoire du « Quand y en a plus, y en a encore ! » qui se répète inlassablement, week-end après week-end. Et il y a peu de chances de trouver ici, quelqu’un pour s’en plaindre.
Avancement de la saison et orientation favorable cumulent leurs effets pour nous concocter un démarrage, certes matinal, mais déjà bien ensoleillé.
L'environnement est superbe, mais le profil de ce début de rando peu propice à un rapide gain d'altitude.
Gérald, notre "lièvre" du jour, également appelé à nous servir de guide, nous attend régulièrement et patiemment pour nous indiquer le chemin.
La longue ascension de la combe des Andins : concerto pour double-cales et souffle court. S'il faisait un peu moins froid, je crois même qu'on y entendrait voler les mouches.
A notre arrivée aux Audannes, une première "grosse descente" à peaux nous souhaite la bienvenue. Ludique et appréciable, même si le sommet du Wildhorn paraît encore vraiment loin.
Provisoirement abrité du fort vent du nord, l'air ambiant se réchauffe rapidement grâce à l'ardeur du vaillant soleil de mars.
Notre itinéraire consiste maintenant à contourner la vaste cuvette pommelée des Audannes sans perdre de vue la silhouette caractéristique du Six des Eaux-Froides.
Après un long transit en déclivités douces, voire descendantes, l'attaque des conteforts permettant d'accéder au glacier des Audanes fait rapidement regrimper nos "pulses".
L'interminable remontée du glacier des Audannes ou quand altitude et "vastitude" se liguent pour mettre à mal le rythme des plus motivés.
Wildhorn en vue : peu concerné par nos problèmes psycho-moteurs, Gérald file imperturbablement droit vers le but.
Ciel échevelé pour une arrivée au sommet très ventée.
Coup d'oeil vers le nord et la vallée de Lauenen. On aurait peut-être dû emmener une photo du soleil pour que les habitants du coin sachent enfin à quoi ça ressemble...
Au sud, rien de nouveau, ciel bleu et soleil en abondance.
L'attaque de la première pente sous le sommet du Wildhorn ressemble plus à une fuite devant les éléments déchaînés qu'à une gratifiante partie de glisse.
L'immensité du glacier des Audannes, décourageante à la montée, mais follement appétissante à la descente.
Glaciale transition en direction du Mont-Pucel ou quand les stigmates du vent mordant se lisent sur les visages figés.
L'irrésistible appel de la pente et du soleil.
Premier couloir à l'est du Mont-Pucel : après un départ cartonné en diable, une vaste zone plus poudreuse nous invite à persévérer...
... invitation aussitôt acceptée avec la bonne volonté qui nous caractérise.
La trace des skieurs héliportés qui file en direction du col des Audannes est bien mise à mal par la tempête d'un vent du nord qui forcit encore.
Peu importe ! On avait de toute façon pas l'intention de la suivre au-delà du col. L'attractivité des pentes vierges du Mont-Pucel, le bien nommé, est vraiment trop forte.
Quand je vous dis que les week-ends de l'hiver 08/09 se suivent et se ressemblent... Le syndrome "Kate Moss" est décidément difficile à éradiquer.
La saison résumée en une image ? Poudre, poudre et encore poudre. Et dire qu'il va bientôt falloir songer à se désacoutumer.
Le long schuss en direction de la cabane des Audannes dans la profonde neige cartonnée . Avec des skis allumettes c'est localement très très sport.
Sandwichs/Coca/Chocolat... dits avec l'accent sri-lankais, on pourrait presque se croire dans un wagon non climatisé de nos chers CFF. Sauf que le Cornalin maison y est rarement rajouté à l'assortiment.
Point de café, mais une grosse séance de poussage pour regagner la combe des Andins via le chemin d'été de la cabane. Les digestifs varient, mais les résultats convergent : la frugale collation tombe rapidement jusque dans les talons.
L'austère face nord de la Pointe d'Hérémence ou la réjouissante perspective de la fin de nos efforts ? Résumé d'une journée pleine de contrastes.
Une plongée enthousiate en direction de la combe des Andins...
... serait forcément trop simple pour une rando aussi copieuse.
Et si on reprenait un dernier petit couloir abrupt et dégoulinant de neige humide pour le dessert ? C'est pas qu'on soit fan, mais l'effort nécessaire pour l'éviter nous semble désormais vraiment trop conséquent.
L'arrivée sur le revêtement durci de la combe des Andins soulage finalement tout le monde...
... mais pas au point de nous priver de "rider" son versant ombragé encore poudreux.
La folle course finale à flanc, pour éviter la succession de remontées qui nous séparent des Rousses. Skieurs hésitants ou timorés s'abstenir !
Raté ! La dernière bugne aura finalement raison de notre élan et de nos talents de glisseurs.
Le meilleur moment de la journée ? A ce moment précis, le oui aurait incontestablement été unanime.