Symphonie automnale pour un chercheur d’or

Alors que l’automne débute en affolant hygromètres et thermomètres sur une bonne partie de notre vieille Europe les Alpes valaisannes semblent une fois de plus relativement épargnées par la météo déprimante de rigueur. C’était l’occasion pour moi d’y passer quelques jours de vacances début octobre, du côté de Montana et de son microclimat, histoire de tester ma nouvelle monture dans des conditions alpines. Le peu de temps à disposition, une météo capricieuse et une forme physique diminuée par plusieurs séjours récents à l’étranger ont passablement limité mes sorties. Mais l’essentiel a été réalisé : retrouver deux coins déjà marqués de mes crampons mais toujours aussi attirants sous leur parure automnale (les alpages au-dessus de Montana et d’Aminona ainsi que les hauts de Vercorin et le superbe Ar du Tsan)….


…. et pousser aux extrêmes une bête taillée pour les sentiers alpins. En effet après 5 ans de bons et loyaux service mon fidèle C’dale F3000, toujours aussi léger et nerveux, met trop souvent mon dos à rude épreuve : il n’y a pas que la mécanique qui prend de la bouteille… D’où ma recherche d’une nouvelle monture fiable, TS et techniquement au top. La cinématique VPP semblant particulièrement adaptée à mon style de pratique j’ai prospecté du côté des marques qui utilisent le brevet Santa-Cruz. Et j’ai trouvé mon bonheur chez BMC, une marque suisse dont l’usine ultramoderne est à Granges, à 8km de chez moi, et qui équipe les coureurs Phonak et le team Papival. Toujours à la pointe de la recherche BMC a développé le concept VPS (Virtual Pivot System) qui diffère très peu du VPP et qui équipe notamment le Goddigger 01. C’est leur modèle « all mountain » dont le poids est toutefois de 12,6kg d’origine. Encore trop pour moi habitué à un semi-ridide de 10,5kg. En adoptant une configuration « max DT » (roues complètes et amorto DT, cockpit ITM) j’arriverai à une machine de 11,5kg lorsque l’adaptateur DT centerlock pour disques Magura sera enfin livré… Pour l’instant les roues d’origine Mavic me permettent de rouler.

Les premiers tours de roues ont eu lieu sur les chaînes jurassiennes à mi-septembre. Après quelques ajustages prometteurs il était temps d’attaquer les Alpes dans ce Valais dont on ne se lasse jamais. Le premier tour a repris une partie de la piste des championnats du monde de 1988 au-dessus d’Aminona, puis par une succession de devers bien velus m’a amené à Bella Lui, à plus de 2500m au-dessus de Montana. Une descente d’enfer m’a ramené à mon point de départ. La seconde sortie était plutôt un pèlerinage qu’une découverte. En effet comment ne pas revenir en automne sur le merveilleux plateau de l’Ar de Tsan au fond du vallon de Réchy. Comme la montée à partir de Vercorin est du type « tranquille » idéal à ma forme physique du jour je peux me concentrer sur ma monture et bien sentir ses réactions. La descente sur Sierre à partir des Planards se fera entièrement en petits singles bien raides et délicieusement savoureux dévalés à une vitesse jamais tentée sur mon ancien C’dale…

Au final deux merveilleuses journées qui rechargent entièrement les batteries au début de la saison automnale qui s’annonce rude et une nouvelle monture qui donne complètement satisfaction. La fourche Talas et la suspension VPS assurent un confort total et une grande sûreté. Les réactions de la bête sont très saines dans toutes les configurations de terrain et seuls les puissants freins Louise FR demandent un certain dosage pour ne pas collectionner OTB’s et autres glissades de l’arrière. En jouant sur le débattement de la Fox le Golddigger grimpe partout où le moteur de son cavalier est capable d’assurer. Encore quelques sorties bien rudes en cette fin de saison et un bilan définitif pourra être tiré de cette géniale machine taillée pour les espaces où seuls les puristes s’aventurent.