Des vagues et des valses.
Malgré la gravité de la situation, peu à peu, une lente routine s’installe. Les titres chocs, chers à certains mé(r)dias, se font plus rares, les conférences de presse du Conseil Fédéral s’espacent et, investi dans mon « télé-travail », qui s’apparente de plus en plus à un travail « tout-court », j’en oublie d’écrire ma chronique quotidienne.
Une routine de laquelle ressortent, actuellement, deux mots à la consonance proche.
D’abord, les vagues.
A l’instar d’un Piccard, local et connu, le Cov-19 poursuit son tour du monde, sans omettre aucune escale. Ses vagues, plus ou moins formées, n’épargnent aucun pays. Avec le « petit » recul dont nous disposons maintenant, ici en Europe, il y a de quoi s’inquiéter face aux dérisoires remparts que peinent à ériger certaines régions d’Afrique face à l’inexorable avancée de cette pandémie, ou face au système de santé, volontairement déficient ou absent, dont sont dotés certains pays soi-disant développés. Les « States » chers à Donald et le « Brasil » de Bolsozero, le grand sportif qui ne craint pas le Corona, pour ne pas les citer. L’avenir nous dira combien d’innocents citoyens vont malheureusement payer de leur vie, qui l’indigence, qui l’incompétence, de leurs gouvernants respectifs. L’addition risque d’être autrement plus salée que dans les disciplinés pays asiatiques ou dans nos raisonnables nations européennes.
Ensuite, la valse.
Une valse des milliards, sortis dont on ne sait où et que chaque gouvernement annonce avec fracas (en attendant les pertes ?), dans le but de galvaniser une économie freinée, figée ou carrément confinée, et, parallèlement, rassurer des citoyens, salariés ou indépendants, amputés ou privés de revenus jusqu’à une date inconnue. Alors que les effets les plus dramatiques de cette épidémie sont peut-être encore devant nous, la manière de distribuer ce pactole « magique », enflamment déjà les débats entre potentiels bénéficiaires et « généreux » donateurs. S’inquiéter pour de l’argent dont on pourrait malheureusement ne jamais avoir besoin, pour cause de décès non envisagé, montre bien où certaines personnes placent leur véritable inquiétude (intérêt ?). Après la course au PQ et à la farine, la foire d’empoigne aux milliards. Décidément, avec ce satanné Cov-19, on ne fera l’économie d’aucune vilénie ou bassesse de cette humanité, dite civilisée.
Plus près de nous. Ou, plus particulièrement, de moi. L’hiver, c’est maintenant !
Avril se profile, et les jours, ou en tout cas les nuits, les plus froides de l’année s’insinuent entre bise et grisaille pour transpercer des os, jusqu’ici épargnés par Señor Corona. D’habitude, quand ma fenêtre virtuelle sur le monde me déprime trop, je jette simplement un coup d’œil à travers son alter ego matériel, la fenêtre de mon chalet. Cela me permet de relativiser la situation, ou ma situation, en admirant des paysages dont la beauté réconforte l’esprit et élève l’âme. Malheureusement voir tomber une neige qui, faute d’espace et d’autorisation, ne profitera finalement à personne, m’empêche, momentanément, de profiter de ces bienfaits « trans-vitraux ».