Confinement – Jour 25

Des maux et des mots.

Chaque invention, chaque innovation, chaque révolution a toujours amené son lot de mots nouveaux et d’expressions inédites. Les événements dramatiques que nous vivons depuis environ un mois n’y font évidemment pas exception. Ce 17ème billet va essayer de vous les résumer.

A tout seigneur (saigneur ?), tout honneur. Covid-19, prénom donné par la communauté scientifique à ce satané virus débarqué, soi-disant, de Chine, et désormais, malheureusement pour nous, entré de force dans le langage courant et dans l’organisme de certains.

Coronavirus, son nom de famille, dont vous aviez peut-être déjà vaguement entendu parler, en 2002 – 2003, est lui aussi maintenant sur toutes les lèvres, même si c’est loin d’être prudent par les temps qui courent. SRAS et MERS en étaient ses variétés acronymiques les plus connues, jusqu’à ce jour.

Plus près de nous, mais alors beaucoup plus près, si vous aviez sûrement déjà entendu le mot confinement, sans en connaitre la signification précise, vous savez maintenant exactement de quoi il en retourne (en rond), ce qu’il englobe, ou pas, quels sont ses règles d’application, strictes ou non, ses symptômes et, peut-être bientôt aussi, malheureusement, ses conséquences.

Vous aviez sûrement aussi déjà entendu les mots épidémie et pandémie, sans en connaître l’exacte différence de sens. Eh bien, hors aspect géographique, il n’y en a pas vraiment, sauf, et vous risquez peut-être de l’apprendre à vos dépens, pour nos très « chères » assurances qui font une distinction non désintéressée entre « épi » et « pan » dans leur subtil art du dédommagement, art dont elles maitrisent depuis longtemps tous les caractères, surtout ceux rédigés en tout petit.

Si vous connaissiez forcément déjà le qualificatif social, pour désigner un mode de vie, le milieu dont vous êtes issu, des services nécessaires ou encore des réseaux que vous utilisez de plus en plus, peut-être que la désormais omniprésente distance sociale ne vous était pas vraiment familière. Elle fait maintenant, elle aussi, partie, et pour longtemps je pense, du mode de fonctionnement de notre société 2.0.

Dans le même ordre d’idées, vous avez peut-être aussi dû apprendre un certain nombre de gestes barrières, que vous avez d’abord cru inventés pour vous pourrir la vie, mais qui, finalement, pourraient vous la sauver.

Autre terme, peut-être connu, ou plus probablement confondu avec son proche cousin beaucoup moins valorisant, intuber a lui aussi fait une entrée très remarquée dans le hit-parade des termes les plus utilisés dans les reportages télévisés.

Au chapitre des mots-composés, il y a aussi le désormais incontournable télétravail, ou travail à distance, réunissant deux notions aussi antinomiques qu’essentielles de pouvoir associer face à un mal aussi invisible que contagieux.

Plus technique, mais aussi plus angoissant, la fameuse comorbidité est elle aussi entré dans les mœurs, pour expliquer ces redoutables facteurs aggravants d’une contamination par ce satané virus.

Et, last but not least, la très controversée chloroquine, hydroxy de son prénom, découverte au XVIIème siècle, au Pérou, longtemps utilisée dans le traitement du paludisme, et que certains considèrent aujourd’hui comme le remède miracle contre sieur Covid-19.

Les mots nouveaux sont la base de l’apprentissage d’une langue nouvelle, de l’enrichissement de son vocabulaire usuel ou de l’élargissement de sa culture générale. Malheureusement il y a certains mots qu’on se serait bien passé de rajouter à nos conversations, d’en apprendre ou d’en réapprendre la signification. Et pour cause…

PS. Demain pas de chronique ! N’en parlez pas à l’ami Berset, mais on a prévu d’aller rouler… D’aller rouler confinés, en petit comité.