Rencontrer un « tueur d’hommes » n’est jamais un acte anodin. Vous ne ressortez pas d’une telle entrevue sans séquelles psychiques. Suite à notre premier rendez-vous, l’an passé, nous avions immédiatement développé quelques symptômes caractéristiques d’un changement psychologique avéré : un sourire béat permanent, des yeux qui brillent et, au fil du temps, une nostalgie grandissante. Malgré le fait que les longues ascensions rebutantes, les passages de col en portage et les chemins sinuant à travers la montagne nous soient familiers, l’idée de les remettre bout à bout sous le « cagna » du mois de juin espagnol et dans un environnement inédit nous a paru comme la meilleure solution pour soigner notre pathologie.
Du coup, ré escalader la terrible côte menant au Coll del Pouet, puis vaincre le court mais rude portage permettant de se hisser au Coll de Llamp nous ont paru presque une sinécure, malgré les habituels 35° à l’ombre et nos jambes fatiguées par une semaine de bike, sachant qu’ensuite nous aurons à nouveau le délectable plaisir de dérouler les somptueux lacets de « Matahombres », puis d’enquiller directement avec le rugueux « Mattet » pour rejoindre le « barbacao » ombragé que Josélito avait préparé pour notre dernière journée « altéenne ».