Avant qu’un rutilant oiseau de métal orange et blanc ne m’arrache à la grisaille du printemps suisse pour m’emmener, en quelques pages de livre, au soleil de la Costa Blanca, je pensais qu’Altea n’était qu’un modèle de Seat. Alors qu’Ibiza m’évoquait immédiatement une île anglaise festive, Alhambra, un somptueux palais arabe et Toledo une ville ibérique écrasée de chaleur, Altea n’était, pour moi, que l’appellation peu glorieuse d’un tas de boue sur roues. Oui, je sais, on a les références qu’on peut. Pas de quoi en être fier, mais néanmoins agréablement surpris, au moment de rouler paresseusement dans les ruelles étroites de ce petit bourg méditerranéen, sorte de croisement improbable entre une médina du maghreb et un village suspendu aux flancs de son île grecque.
Retour sur la terre, ou plutôt, sur la caillasse espagnole, pour une semaine de soleil, de paellas, de cervezas, de vinos tintos et, accessoirement, de bike, pardon, de « Mondraker ». Nos années se suivent et leurs fins de printemps se ressemblent. Cap au sud pour gagner de l’été avant l’été et de la chaleur avant la chaleur. Et de la chaleur, nos amis ibériques en ont à revendre, ou plutôt à partager. Un peu grâce à leur climat privilégié, beaucoup grâce à leur coeur énorme et à leur convivialité contagieuse.
Hermosa gente, hermoso país y bellos senderos! Avec tout ça, comment notre semaine pourrait ne pas être belle ?