Catogne

Sa silhouette massive fait tellement partie du champs de vision des gens de l’Entremont et de la région de Martigny, que finalement personne ne lui prête plus guère attention. Pourtant ce petit massif montagneux de moyenne altitude impose sa superbe pyramide de pâturages et de granit aux confluents de plusieurs vallées. Déjà à partir de la Riviera vaudoise, son sommet sombre se dresse au-dessus du Mont-Chemin, comme un phare indiquant l’axe du Valais entre le Léman et le coude du Rhône. Mais le Catogne officie avant tout comme une sentinelle gardant l’entrée du pays d’Entremont. L’accès à toutes ses vallées, Bagnes, Entremont et Ferret, ainsi qu’au tunnel routier du Grd-St-Bernard, sont dépendants de ses caprices. A chaque hiver, les avalanches dévalant de ses flancs abrupts peuvent en couper le passage.


Le Catogne est avant tout connu pour les cristaux que ces vastes pierriers recèlent dans leurs entrailles. Pourtant l’ascension de ses 2598 mètres d’altitude donne accès à l’un des plus formidable point de vue de la région. Massif indépendant et isolée, le Catogne n’impose pas de marche d’approche interminable comme certains autres sommets d’altitude comparable. Quelque soit son point de départ, le randonneur entrera immédiatement dans le vif du sujet en s’attaquant à son ascension. Revers de la médaille, comme ses flancs plongent jusqu’au coeur des vallées, le dénivelé pour accéder à sa cime en partant soit de Bovernier, soit de Sembrancher, est plutôt conséquent. Si 2000 mètres de dénivellation ne vous effraient pas, consacrez-lui donc une journée. Une fois installé près de sa croix sommitale, vous aurez un panorama circulaire si époustouflant que tous les efforts de la dure montée ne seront plus qu’un souvenir lointain.

PS. Pensez à vous munir de bâtons de marche. Les chemins et les flancs du Catogne sont à son image : rectilignes, longs et abrupts.