C’est une pyramide de calcaire de vingt-cinq kilomètres de long, en plein cœur de la Provence. Presque une anomalie de la nature. Son crâne dégarni culmine à 1912m… De l’autoroute on l’aperçoit dans le lointain à la hauteur d’Orange. Son dôme se découpe dans le ciel pur du Vaucluse, empanaché par ce qui semble être de la neige. Le Mont Ventoux, Géant de Provence, est une montagne en trompe l’œil, une hérésie géographique, que les cyclistes redoutent, non sans raison, envoûtés par sa puissance obsessionnelle, par ses relents de tragédie.
Depuis longtemps fasciné par cette légende du vélo j’ai profité des excellentes conditions d’entraînement offertes par la météo très clémente du début de l’année pour en faire un but 2011.
Quelques bonnes grimpées bitumeuses tout au long de la saison (Loèche-Galm, Sion-Thyon2000, Brienz-Grande Scheidegg, Grindelwal-Männlichen,…), associées à pas mal de D+ à VTT, ont permis d’envisager sereinement l’ascension de ce monument tant redouté des Hollandais et autres cyclistes de plats pays. Bénéficiant de conditions parfaites de fin d’été (lumière extraordinaire, température élevée, vue imprenable) nous avons vaincu assez facilement le Mont Chauve par sa voie la plus redoutable : la montée depuis Bédoin, 21 km/1600 mD+ de pente soutenue. Une expérience extraordinaire, sur une montagne mythique qui dégage réellement une énergie et une ambiance particulières. Sans parler de la gastronomie et des crus locaux (Gigondas, Vaqueyras, Château-Neuf-du-Pape,…) qui ont vite transformé une sortie vélocipédique en grandioses moments roboratifs.
Pur vététiste je ne dénigre pourtant pas le vélo de route lorsqu’il permet de se surpasser dans des endroits peu fréquentés et toujours très pentus. Que mon incartade asphaltée et provençale me soit pardonnée, je continue à privilégier les gros crampons !
Nous sommes bien à Bédoin, point de départ de cette ascension du mythique Mont Ventoux.
Petit matin provençal, dominé par un Mont Chauve qui promet.
Léger échauffement dans un environnement superbe laissant bien augurer des après-sorties…
Le sommet du Ventoux et sa tour caractéristique se détachent 1600 mètres plus haut, dès le départ de Bédoin.
Les choses sérieuses débutent à la sortie du hameau de Sainte-Colombe : de nombreux panneaux signalétiques rappellent que l’effort sera conséquent.
Derniers regards sur la bête, avant d’entrer dans la forêt pour 10 kilomètres.
Le célèbre virage de Saint-Estèphe, là où les choses sérieuses commencent : entrée dans la forêt et brutal changement de pente à 10%, redoutable pour les bitumeux.
C’est parti pour 16 kilomètres d’ascension jamais en dessous de 9%.
Petite pose photo et remise à niveau des pulses…
La seule vue brève sur le sommet, au milieu de la forêt. La distance ne semble pas diminuer malgré l’effort conséquent.
Le chalet Reynard, limite de la forêt et début de la partie purement minérale de l’ascension. Encore 6 km de route sans un point d’ombre.
Tout là-haut, une flèche blanche au milieu d’un paysage lunaire, quelques rares moutons, et des lauzes innombrables.
Toute la magie du Ventoux : altitude, solitude, lumière et minéralité.
Une stèle commémorant un moment tragique dans l’histoire du dopage cycliste : la fin de Tom Simpson, à l’endroit même, le 13 juillet 1967. La leçon n’a pas vraiment été retenue…
Bin dis-donc, on n’est pas encore au sommet !
Le bien-nommé, malgré l’apparence le vent y souffle à 80 km/h. Un enfer lorsque le mistral est de la partie - 320 km/h en 1967…
Le même col des Tempêtes, vu du sommet.
Les derniers mètres avant la délivrance, toujours applaudis par les touristes montés en voitures.
Nous y sommes : 1912 m ! Une sacrée montée, même sur route.
Le Mont Ventoux, c’est aussi une réserve de biosphère qui abrite des espèces rares et à protéger.
La photo incontournable devant la borne mythique, une pierre reproduite en miniature dans les magasins de souvenirs pour cyclistes hollandais et belges !
Un panorama extraordinaire sur 360 degrés, de la Grande Bleue aux Alpes, avec toute la plaine provençale à ses pieds. Faut-il vraiment redescendre ?
La partie ouest du Géant, et le début de la pente nord.
Là où la Terre semble rejoindre le Soleil.
Le flanc nord est tout aussi minéral que le sud, 21 km de descente à 8% jusqu’à Malaucène.
Au pied nord du sommet débute le couloir emprunté en été par les spécialistes du DH, et en hiver par les skieurs.
La piste de descente pour vététistes à gros boudins et armures en kevlar.
Le Sommet de la Plate et son vallon enchanteur, toute la magie de la Provence concentrée sur quelques kilomètres carrés.
Retour sur Bédoin par le col de la Madeleine, à ne pas confondre avec son redoutable grand frère savoyard.
Dernier regard respectueux sur un sommet dont on revient sûrement différent, avec au fond des yeux une étincelle qui n’est pas prête de s’éteindre !
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