Programmée de longue date, cette sortie ski/snowboard fut d’abord reportée de semaines en semaines, puis ensuite d’une année à l’autre, et enfin, météo du printemps 2006 oblige, à nouveau de week-ends en week-ends. De guerre lasse, nous avons finalement choisi d’embarquer dans l’Ecureuil AS350 de Eagle Helicopter SA à la faveur d’une accalmie dans le défilé de dépressions atlantiques qui se succèdent sur l’Europe depuis la mi-février.
Une météo incertaine, puis franchement hostile additionnée de conditions de neige aléatoires, voire localement délicates ne nous ont pas permis d’apprécier à sa juste valeur tout le potentiel des 2’040 mètres de dénivelé entre le Petit-Combin et le village de Bourg-St-Pierre.
Pressés par le mauvais temps et les bourrasques d’un tempétueux vent de sud-ouest, aucun participant n’a véritablement pu mettre à profit les prometteuses pentes du glacier puis de la combe de Boveire, pour s’adonner à son sport de glisse favori. Autant skieurs que snowboarders ont dû se résoudre à fuir le vent, la neige et la pluie en déjouant tant bien que mal les pièges d’une neige alternant les couches gelées, cartonnées ou pourries selon l’altitude et l’exposition. Une journée qui aurait pu être qualifiée de « foireuse » si à notre arrivée à Bourg-St-Pierre, le sympathique carnotzet du « château de Françoise » ne nous avait pas chaudement accueilli à l’abri des ses robustes voûtes et de ses vieilles pierres pour nous permettre de nous sécher et de nous remettre de nos émotions autour de quelques (déci)litres de divins nectars rouges et blancs accompagnés de délicieux produits longuement affinés dans le célèbre fumoir de Paul.
Samedi 15 avril 06, 10H00 : deuxième et dernière rotation pour l'Ecureuil AS350 d'Eagle Helicopter. Le plafond nuageux n'en finit pas de s'abaisser et le vent déjà tempétueux de forcir. L'approche entre le Combin de Corbassière et les Aiguilles de Boveire exige du pilote calme et doigté.
Malgré les généreuses dimensions du plateau sommital du Petit-Combin, l'atterrissage est délicat en raison des fortes rafales de vent et de la visibilité de plus en plus précaire.
L'altitude et les premiers efforts consentis pour la traversée initiale au pied du Combin de Corbassière, font de l'ascension du Col de Panossière le juge de paix de la journée. Les conditions sont apocalytpiques et la pente très abrupte. Chacun affronte déclivité et bourrasques à son rythme.
Col de Panossière, 3'459 mètres d'altitude : courte pause de récupération. Nous n'avons malheureusement pas le loisir d'apprécier le majestueux panorama. Les conditions météo se déteriorent à la vitesse grand V et notre guide Jean-Louis nous demande de rapidement nous préparer pour la descente.
Si le début de la descente est plutôt facile, certains passages entre les séracs du glacier de Boveire exigent une certaine prudence, surtout dans les conditions de jour blanc.
Les conditions de neige sont encore bonnes et rapidement chacun trouve son rythme.
Les paliers successifs du glacier sont autant d'occasions de laisser sa trace dans une neige de plus en plus difficile à skier.
Pendant que les uns récupèrent, les autres mettre à profit les vastes espaces à disposition pour initier un ride synchronisé.
Dans une neige de plus en plus piégeuse, même les snowboarders doivent rester attentifs pour éviter les chutes.
Notre G.O. du jour : moustache au vent et sourire aux lèvres, malgré les aléas d'une journée pas ordinaire.
Après l'effort, le réconfort. A ce jeu-là, certains sont plus rapides que d'autres à se mettre à table.
Le reste de la troupe se met au diapason. Sourires et bonne humeur : la douce chaleur du carnotzet et les premiers effets des onctueux breuvages font rapidement oublier les affres de la journée