Réveil difficile, nouvelle « fiesta » de la veille oblige, pour notre première « vraie » journée de pédalage. Au menu, après la désormais habituelle dégringolade matinale de Bubión vers Pampaneira, une poussiéreuse « fire road » large et régulière, qui rend notre ascension aussi douce que conviviale. Les groupes s’y forment et s’y déforment, au gré des compétences « mollestiques » ou des souvenirs de beuverie encore tout frais, avant que le délicieux pic nique sommital ne finisse par rassembler tout le monde autour d’un copieux panini chorizo dévoré à l’ombre des pins. Début d’été en pente douce ou « Dulce Vida » ? Peu importe l’appellation, il faut juste savoir que le bike à la mode andalouse comporte systématiquement au moins autant de calories ingérées que de calories suées.
Et pourtant, point de « siesta » digestive au programme de l’après-lunch, mais une longue traversée à flanc en guise de « café solo » qui nous permet d’accéder à une phénoménale mais rugueuse « calzada romana » plongeant le long du Rio Lanjarón jusqu’au village du même nom. Les « curvas » y deviennent des « curves », les « zigzags », des « switchbacks » et les « adoquines », des rocks. Finalement, qu’importe la façon de les nommer courbes, lacets ou pavés, quand la bonne humeur est au rendez-vous et le bonheur de rouler, partagé.
Changement de plaquettes express et matinal...
... pendant que les destriers les mieux réglés prennent déjà leur bain de soleil publicitaire.
Notre "fire road" du mercredi, à l'instar de quasi toutes les précédentes, est aussi large que peu pentue.
Comme sa petite soeur, qui revient vers Capileira, certes moins larges, mais tout aussi horizontale.
Si pour certains, le premier chemin du matin est l'occasion d'envoyer du bois...
... pour d'autres, il sert juste à retrouver quelques sensations...
... surtout sur un terrain localement très cassant.
Capileira, Bubión ou Pampaneira ? Una jarra de sangria offerte à celui qui trouvera le nom de ce pueblo prenant le soleil du matin.
Franco serait-il tenté de remplacer son fidèle Ripley ? Pas sûr ...
Et ça l'est encore moins pour notre chevalier rouge, récemment revenu à ses premières amours.
Pffff, tous ces gens qui s'attachent à un bête morceau de carbone. Décidément, je les comprendrai jamais...
Les ruelles de Pampaneira ne sont jamais exemptes de surprises. Un West' déboulant en trombe ...
... ou un descendant du célèbre Barry émigré en terre ibérique.
Pourquoi faut-il à tout prix rechercher la difficulté, alors qu'il est si simple de rouler directement dans le canniveau.
L'Ibis Crew de la semaine : 29 ou 27.5, l'air de famille est évident.
La Sierra Nevada regorge de "fuentes" à l'eau fraiche et potable. Dès lors pourquoi se priver d'étancher sa soif ou de se rafraîchir aussi souvent que l'envie vous en prend.
La forêt de pins indique que notre longue ascension du jour prend enfin de l'altitude.
Ce que ce panoramique finit de confirmer. Ne reste plus qu'à plonger sur Lanjarón.
D'abord gaz en grand ...
... sur un "camino" aussi terreux que sinueux.
Puis un poil plus prudemment, sur son successeur, de plus en plus cassant.
Le pavé romain expliqué aux nuls : adoucir ses suspats, rouler souple et toujours rester relâché.
Plus facile à dire qu'à faire. A force de tenir les leviers, les mains tétanisent et les bras se crispent.
Enfin, pour ceux qui freinent, parce que pour les autres, cela semble effectivement beaucoup plus simple.
Et la perte d'altidude ne change rien à l'état du chemin. Bien au contraire. Les pavé irréguliers se parent de trous béants à contourner ou à avaler.
Le team Ibis momentanément réuni pour un bout de "sendero" de concert.
Si la retenue artificielle de Rules, sur le Rio Guadalfeo remonte gentiment dans notre direction...
... notre ex-voie romaine n'a toujours rien d'une sinécure...
... jusqu'à son arrivée dans les premiers vergers d'orangers, où elle devient soudain plus terreuse, et par conséquent, plus conciliante.
Le parfum des agrumes associé à la chaleur de plus en plus étouffante, nous incitent à lâcher les freins ...
... pour dégringoler plus vite.
Peut-être même un peu trop vite.
Un léger doute s'insinue ...
... jusqu'à ce que West' confirme le verdict. Ne reste plus qu'à remonter, dans la moiteur du cagna.
Pour passer de Lanjarón à Orgiva, il y a quelques côte pas piquées de vers, qui, pourtant, ne mettent pas à mal l'éternel bonne humeur de nos potes du nord.
Caravane pour un troisième "camino".
L'Orgiva Express débute gaz en grand et nez dans le guidon.
Avant de calmer tout le monde pour une vertigineuse succession de plongées vers la ville.
Si les tracés sont multiples...
... la plupart finissent par aboutir dans de profondes rigoles pentues que l'on finit par suivre de gré ou de force.
Et d'où l'on ressort la bouche désséchée, autant par la canicule ambiante que par les frayeurs des plongées successives.
Après avoir passé entre les mains expertes des nettoyeurs helvètes, le Ripley bleu de notre Franco préféré pourrait presqu'être embrassé sur la bouche.