Quel est le biker qui n’a jamais, au mieux pester, au pire « péter » une durite, au moment de monter un pneu tubeless, ou tubeless ready, sur une jante VTT ?
Le web regorge de témoignages désabusés et d’astuces personnelles ou de « soi-disant » bons plans, à ce sujet. Liquide vaisselle sur les tringles, démontage de l’obus de valve, utilisation d’un compresseur mécanique, mise en place provisoire d’une chambre à air, etc … En dix ans de VTT, avec un peu de bon sens et de dextérité, associés à l’un ou l’autre de ces artifices précités, je suis toujours arrivé à mes fins : entendre le « clac » libérateur des tringles qui « prennent » dans les gorges de la jante.
Oui, mais ça, c’était avant l’avènement des jantes larges. Depuis, même en sériant ou en combinant toutes les stratagèmes décrits, il m’est parfois arrivé de me retrouver comme un con, les mains poisseuses et le regard noir face un « boudin » désespérément flasque sur sa jante. Après avoir jeté le bébé avec l’eau du bain, ou plus précisément, le pneu récalcitrant avec la pompe inefficace, j’ai réfléchi. Oui, chez moi, ça se passe malheureusement souvent dans cet ordre. Et je me suis souvenu de ce mécano d’un « bikeshop » de Whislter, l’oreille en permanence collé à son smartphone, montant impassiblement des « tubeless » à la chaine, à l’aide d’une simple pompe relié à un gros réservoir plastique intermédiaire.
La voilà LA solution !
A défaut de jerrycan plastique à deux entrées, je me suis dit que les fabricants d’accessoires VTT devaient forcément avoir pensé à proposer un modèle de pompe s’en inspirant. Après quelques recherches en zigzags, sur mon moteur de recherche préféré, et qui est certainement aussi le vôtre, j’ai fini par dénicher deux produits répondant au cahier des charges : la « TLR Flash Charger », de Bontrager et la « JoeBlow Booster » de Topeak. De conception identique, ces deux pompes reprennent de manière moins bricolée, le principe du réservoir intermédiaire pour faire « prendre » un pneu tubeless sur sa jante.
N’étant pas un grand fan des entreprises géantes du VTT, comme Trek, dont Bontrager est une sous-marque, je me suis tout naturellement dirigé vers la « Booster ». En trois clics elle était dans mon panier, et en moins de 24 heures, dans mon atelier. Et là, grosse impression : 3 kg d’alu anodisé et d’acier noir, 74 cm au garrot, double fût, manomètre et poignée surdimensionnés, tuyau extra-long, l’engin force le respect. Ca ne rigole plus du tout. J’en connais quelques-uns qui vont moins faire les farauds, malgré leurs flancs renforcés et leur section extra large.
Premier essai, un Schwalbe Nobby Nic sur une jantes carbone Ibis 742 (42 pour 42 mm de large). Oui, tant qu’à mettre à l’épreuve un produit miracle, autant le faire directement dans des conditions extrêmes. Après quelques généreuses poussées des deux bras sur le piston coulissant du premier et « traditionnel » tube de la « Booster », les 11 bars requis sont copieusement « empilés » dans sa sœur jumelle, collée-serrée, mais de section plus importante. Le « Smarthead » bien enfoncé et verrouillé sur la valve, je tourne lentement l’anneau cerclant le manomètre et qui sert aussi de commande d’ouverture du fût de stockage. Un peu sur la défensive, je m’attends à un gonflage ultra-rapide et à une déflagration violente. Rien de tout ça, le gros ventre de la « JoeBlow » se vide relativement lentement, mais avec un débit aussi puissant que constant.
Le « Nobby Nic » prend lentement une forme mieux adaptée à l’usage que je veux en faire, et un premier « clac » finit de me conforter dans mon choix. En quelques secondes, tout l’air transite du réservoir de charge vers le pneu, jusqu’au moment où les pressions respectives s’équilibrent. Ensuite, comme, la commande d’ouverture sert aussi de « switch » entre les deux modes de fonctionnement, il suffit de terminer la mise en pression en mode traditionnel, les tringles solidement insérées dans leur gorge respective et le sourire aux lèvres.
Depuis que je suis devenu ami avec Madame « JoeBlow », j’ai respectivement mis à la raison des Conti Mountain King 2.2 et des WTB Vigilante 2.3 sur des jantes carbone Nox Teocalli 27.5 et 29, et des Maxxis HighRoller II 2.35 sur des jantes Spe Roval Traverse SL 29, sans la moindre difficulté.
La « JoeBlow » c’est un peu le « KissCool » du montage de pneu tubeless. Un double fût pour un double effet : simple et magique.
Les spécifications de la Topeak JoeBlow Booster :
• double cylindre en aluminium anodisé
• pied et renforts en acier
• pression maximum 160 psi / 11 bars
• tête SmartHead avec tuyau extra long, pour les valves Presta et Schrader
• manomètre analogique, facilement lisible, intégré en haut du fût de charge
• réglage de la pression par bouton de décharge
• poignée confortable en forme de T ergonomique avec inserts en caoutchouc
• changement rapide et simple entre les modes charge et gonflage
• dimensions 74 x 25 x 18,5 cm
• poids environ 2,9 kg
• prix de 129 et 179 francs, selon les shops.