Routine et statistiques !
Après deux journées complètes de « télé-travail », tout semble tranquillement prendre son rythme de croisière. Les mails vont et viennent, pratiquement à la même cadence qu’avant le confinement. Le téléphone sonne, ou plutôt vibre, de plus en plus régulièrement. Les nouveaux dossiers s’empilent dans le Drive comme si nous vivions un printemps normal, c’est-à-dire propice aux nouveaux projets de construction. Et ma vie professionnelle reprend son cours, simplement déportée hors de son cadre habituel.
Voilà pour le volet « rassurant » de cette période de confinement.
Pour son pendant anxiogène, il n’y a qu’à allumer la TV, ou qu’à ouvrir un journal (mais dit-on encore ouvrir pour un quotidien en ligne ?). Le nombre de morts dus au Covid-19 rivalise d’annonces avec celui du nombre des personnes nouvellement contaminées. Classés par pays, par régions ou par tranches d’âges, ces deux chiffres, sortis du contexte général, donnent le vertige. Par exemple, en date du 22 mars, le décompte des morts dus au Coronavirus pour l’Italie est de l’ordre de 5’000 personnes. Cela paraît énorme. Et ça l’est évidemment. Sauf à le rapporter aux nombres de décès survenus dans ce même pays, au cours des trois premiers mois de 2020, pour toutes autres causes de mortalités : 150’000. Cela représente un peu plus de 3%. Si l’on se réfère aux statistiques de l’OCDE en la matière, le Covid-19 arrive en …10ème position. Loin derrière les maladies « cardio et cérébro vasculaires », la démence, les cancers, le diabète ou les accidents. Si toute mort est évidemment dommageable et devrait, autant que possible, être éviter, ces chiffres permettent peut-être de relativiser les effets de la pandémie que nous vivons.
En revanche, le fait que le Covid-19 soit nouveau, contagieux et difficile à soigner en cas de complications, donne évidemment, à sa survenue, un caractère bien plus angoissant que les causes de mortalité habituelles.
Un autre aspect de cette pandémie m’est apparu aujourd’hui, au détour d’un fil de commentaires du site américain de VTT, Pinkbike. Il concerne la stratégie, louable, adoptée par pratiquement tous les gouvernements occidentaux pour tenter de lisser la courbe des contaminations et ainsi éviter une surcharge ingérable des urgences hospitalières. Même si mes derniers cours de mathématiques ne sont plus très jeunes, le fait d’aplanir cette fameuse courbe, le long de l’axe des abscisses, ne va-t-il pas prolonger l’épidémie et, du même coup, rallonger notre période de confinement ? La réponse est évidemment, oui, puisque, si l’axe des ordonnées représente le nombre de personnes infectées nécessitant des soins aigus, celui des abscises représente, le temps, ou, plus exactement, le temps que va durer l’épidémie.
A ce stade du raisonnement, une question s’impose d’elle-même. Où placez-vous vos prochaines vacances d’été, pour lesquelles vous n’avez pas pris d’assurance annulation, sur ce fameux axe des abscisses ?
En vous laissant cogiter sur cette troisième donnée, je vous dis, à demain, pour un prochain billet. Pour autant que Dieu et ce satané Coronavirus me prêtent vie.