« Je n’ai pas peur de la route
Faudrait voir, faut qu’on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien là
Le vent nous portera ! »
Et le vent en question, cette lombarde, en provenance du Piémont tout proche, nous a d’abord passablement décoiffé, avant de faiblir et, finalement, de laisser entrer le chapelet d’orages qui piétinaient devant la porte Ouest du Queyras.
Si, dans un premier temps, nous avons cru pouvoir échapper au mauvais temps, en temporisant devant les copieuses assiettes proposées au Refuge de la Blanche, les violents orages annoncés nous ont finalement rattrapé sur le chemin de retour vers la vallée. Et tous ceux qui ont déjà fréquenté le Queyras le savent, l’orage n’y est pas ton ami, surtout en juin. Douchés par les trombes d’eau, bousculés par les bourrasques tempétueuses et finalement cernés par les impacts de la foudre, nous avons uniquement pensé à avancer, sans vraiment apprécier les charmes d’un « canal » suspendu à flanc, sorte de bisse d’altitude à la sauce queyrassinne, qui nous a servi de chemin de retour vers la vallée de St-Veyran.
Une journée mouvementée mais absolument inoubliable. Et pas forcément pour les mêmes raisons que les précédentes, d’ailleurs. Peu importe, le charme des « trips » VTT se nourrit de tout. Des paysages et des chemins rencontrés, de la gastronomie et des vins proposés, de la sympathie des personnes rencontrée, de la bienveillance et des des compétences du guide chargé de les encadrer, mais aussi des caprices parfois inattendus d’une météo toujours essentielle dans la pratique des activités d’extérieur.
Notre premier chemin du matin, est raide comme la justice de Berne, et pavé de mauvaises intentions.
Et puis soudain, une fois que la piste est rejointe et le Bois du Moulin quitté, nous découvrons, ébahis, Saint-Véran, dans les premiers rayons d'un pâle soleil matinal.
Le célèbre village de la plus haute commune d'Europe traversé, nous entamons la remontée de la vallée, dans les premières bourrasques de Lombarde.
Quand la petite chapelle de Notre-Dame du Mont-Carmel découvre enfin sa frêle silhouette ocre, la tempête souffle déjà fort. Et de face, forcément, pour un vent venant d'Italie.
Les « fenêtres » ensoleillées, ouvertes par la Lombarde, sont encore nombreuses, mais, dans notre dos, à l'entrée du Queyras, le ciel de se fait plus en plus sombre et menaçant.
Vite une petite prière à la chapelle toute proche ? Non, juste la recherche d'un endroit abrité des bourrasques pour collationner paisiblement.
Quand nous reprenons la piste, le ciel a viré au gris et le vent, encore forci.
Le fond de vallée est à bout touchant, et le dernier col masquant le refuge, franchi de concert.
Ne reste plus qu'à gérer les conséquences de la fonte des neiges associées aux débordements des récentes pluies pour continuer à avancer face au vent redoublant.
Quand le lac et l'accueillante terrasse du refuge de la Blanche se dévoilent enfin à nos yeux, la tempête entre lentement dans la vallée du Haut-Guil.
Au bain d'eau glacée, nous préférons les roboratives assiettes et l'abri momentané du refuge. Question de philosophie, peut-être.
Le premier grain passé, nous profitons du rapide retour des éclaircies pour entamer la descente.
L'opportunité semble belle, mais la menace loin d'être dissipée pour autant.
Comme le chemin est du genre roulant, nous progressons d'abord rapidement.
Avant d'en découvrir certaines sections moins accueillantes, voire carrément hostiles.
Du coup, la course contre la montre avec les fronts orageux qui remontent la vallée semble de plus en plus difficile à gagner, pour nous.
Quand les premières averses nous rattrapent, nous pensons encore pouvoir passer entre leurs gouttes disparates.
Sauf que la route est encore longue, et la lombarde définitivement tombée.
Du coup, l'inévitable finit par arriver. Nous devrons forcément traverser la succession d'orages remontant la vallée pour rejoindre Saint-Véran.
La dernière photo avant le déluge. Ensuite, il aurait été déraisonnable de garder l'APN non protégé, tant les vannes du ciel se sont ouvertes et les impacts de foudre, déchainés.
De retour à Chalp pour une séance de décrassage improvisée. Une fois que vous êtes trempé jusqu'aux os, peu importe la provenance de l'eau qui continue de vous mouiller.
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