Est-ce que nous aurions des gènes d’oiseaux migrateurs ?
Peut-être, parce que, comme souvent, à l’approche de l’automne (si, si, il est à nos portes, regardez par votre fenêtre), inconsciemment, nous avons tendance à migrer vers le sud. En attendant que ce « fameux » réchauffement « apocalyptique » fasse remonter le climat méditerranéen jusque sous nos latitudes, le raccourcissement des jours et le retour de la fraîcheur nous incitent à aller rouler ce que nos voisins valdôtains proposent de mieux en matière de terre meuble et de caillasse instable, leurs fameux chemins « numérotés ». Et s’il en est un de « sentiero » qui a réussi à s’imposer au fil des années, dans l’exigeante communauté des « bikers », c’est bien celui qui enjambe le Passo Invergneux pour donner accès au phénoménal vallon di Grauson, au-dessus de Cogne.
Particulièrement adapté à « l’assisté », avec son interminable et usante ascension initiale à travers le vallon de l’Urtier, l’Invergneux devient carrément « géant » une fois ses 2902 mètres franchis. La plongée dans le formidable Vallon de Grauson, avec de la lucidité et de la « niac » en plus se transforme rapidement en phénoménale session de tapis volant.
L’Invergneux, classique parmi les classique VTT, et, désormais, « must » du « E ».
On rentre dans le vallon de l'Urtier, un peu comme on rentre à la maison, le "O" en moins, l'apostrophe, en plus.
Des petits airs d'ouest canadien, pour une ascension longue comme un jour sans smartphone.
Une ascension par paliers, dont certain bien velus, sur laquelle un "E", forcément, excelle.
Arolles téméraires et eau vive cascadeuse ne parviennent pas à nous détourner de notre but ...
... remonter, encore et encore, ce profond vallon.
Goilles, Cret, Tzavanis, Pianas, Ponton, les alpages défilent mais notre piste ne déroule q'un revêtement de plus en plus revêche.
L'entrée dans le chemin de l'Invergneux : c'est le moment où l'on sait d'où l'on vient et où l'on voit où va.
10D, pour escalader, il y a de l'idée.
Seconde ascension toujours par paliers. C'est juste la grandeur des paliers qui diminue et ...
... les raidards qui les séparent qui se redressent furieusement.
Pourtant, avec de la conviction et des puls', y a moyen de persévérer en selle plus longtemps qu'on ne le pense généralement.
Le mauvais temps, typique de ce fond de vallée, se rapproche, sans, pour le moment, parvenir à la traverser.
Si le pont de Pianas s'enfonce à chaque coup de pédale...
... notre sortie de l'étage herbeux annonce un final minéral et ardu ou Laurel et Hardy, je sais plus.
Pour rester en selle, une seule option, oublier le mode "Eco".
Choisir le "Sport" et, accessoirement, le poussage avec marche(s), si nécessaire.
Cecit dit, sur l'Invergneux, les derniers mètres se passent invariablement en selle, avec ou sans "E".
Ciel de plus en plus menaçant n'empêche pas les bananes de s'épanouir.
Excès de vent rime rarement avec pic-nique serein et apprécié.
Vestes défroissées et gouttes au nez : je vous avais déjà parlé de l'automne qui arrive à grands pas ?
Les Laghi Doveire, premières perles d'émeraude d'un vallon, celui du Grauson, qui ne manque ni d'attraits ...
... ni de bikers pour le visiter, si l'on en croit les diverses lignes tracées.
Souvent roulantes, jamais méchantes, toutes participent à rendre cette descente rapide et amusante.
Et, en plus, il n'y a jamais besoin de se mouiller les pieds pour traverser les nombreux affluents du torrent local.
Pif-paf, virage relevé, cassure enroulée, Grauson n'est plus un vallon, c'est un bike park naturel.
Chaque colline potelée cache un nouveau secteur encore plus joueur que le précédent.
En route, ou plutôt en chemin, vers le soleil retrouvé.
Les ardoises relevées défilent ...
... et nos vestes se révèlent de moins en moins utliles.
A Ervelleires et ses pierres, nous avons à nouveau rendez vous avec l'astre du jour.
Les K-Ways retrouvent les sacs et nous, un sentier ..
... qui, en s'enfonçant à travers les verrous glaciaires, retrouve un caractère plus cassant.
Pas de quoi nous faire mettre pied à terre, juste ralentir le rythme et ouvrir (encore un peu plus) les yeux.
Grauson Inferiore, une cuvette herbeuse, un torrent tumultueux, quelques bâtisses de pierre et un troupeau paisible...
... tout le charme d'un alpage perché, rehaussé par la rencontre avec un mulet aussi blanc qu'accueillant.
L'entrée des gorges du Grauson, ou quand le toboggan prend des allures d'escalier géant.
Suspendu au flanc, le chemin s'enfonce par brusques cassures, d'abord terreuses ...
... puis beaucoup de plus en plus rocheuses.
Heureusement, avec les nombreux passage de vélos, les "extracteurs" d'eau pluviale offrent un profil un peu moins radical.
A Tchezeu, choisir le chemin du haut, courant le long de son ru, permet de s'affranchir de la très casse-pattes remontée d'Encloseur.
Notez-le, comme ça, à votre prochain passage, vous continuerez à sourire plutôt que de pester contre cette ultime contrariété.
Comment rejoindre rapidement Gimillan ? En choisissant le chemin le plus mal pavé du coin.
Arriver au Petit Giles en un seul morceau, ça se mérite.
14 heures au clocher du hameau. Jamais bouclé un Invergneux si tôt.
Un autre bonne raison d'agrémenter la pause de fin (mi) journée avec des produits locaux.
Vous avez de vieilles chaussures et pas d'idées pour les recycler ? Les hôteliers du Petit Giles peuvent vous aider.
Le 6B pour Cogne : une entrée en matière inédite ...
... pour un chemin plus mutin qu'on en pourrait le penser.
L'arrivée s'annonce enfin, l'orage longtemps fui, aussi.... Super timing !