Pour ceux qui ne le sauraient pas, le pape Jean-Paul II et la Vallée d’Aoste, c’est une longue histoire. Durant dix étés successifs, le Souverain Pontife du Vatican a choisi de passer ses vacances en Vallée d’Aoste, sur la commune d’Introd, dans le petit hameau des Combes.
Alors quand Patrik nous a proposé de clôturer notre incroyable semaine de VTT en terres valdotaines par un pèlerinage au-dessus d’Arvier, sur les traces « papales », on s’est regardé, un peu dubitatif. Remplir son « Camel » avec de l’eau bénite, visiter des lieux soi-disant « saints » ou escalader une « Via Crucis » à VTT, ce n’est pas vraiment notre truc.
Et puis, nous avons décidé de lui faire confiance. Et, en ce frais vendredi 13, prélude à un changement météo, à force de suer de la génépi et de la grappa de la veille, nous avons fini par émerger à la Croux de Bouque, incroyable éperon terminal de la chaine de montagnes séparant le Valgrisenche du Val de Rhêmes.
Et là, il faut bien l’admettre, ça claque ! Depuis ce nid d’aigle papal, la vue sur tout le Val d’Aoste, de St-Vincent à Courmayeur est absolument incroyable.
Du coup, peu importe les raisons pour lesquelles Giovanni Paolo Due était attaché aux Valdotains (ou aux Valdotaines ?), les traces de ses passages répétés valent largement plus que les 1010 mètres de dénivelé à vaincre pour s’y hisser à partir d’Arvier.
La Ravoire, dans les premiers rayons de soleil du matin, ou l'illustration parfaite du village valdotain lové sur son promontoire.
Petit-Haury, Grand-Haury et puis, déjà, les Combes. L'égrenage des hameaux matinaux est étonnamment bref en ce vendredi 13.
La maison-musée Jean-Paul II, aux Combes. Ni très vaillante, ni véritablement luxueuse, juste typique de ce que nos amis valdotains savent empiler en matière de pierres naturelles.
La suite du chemin, même s'il n'est pas de croix, est extrêmement exigeante et cahotique, même en « assistés ».
Tous ses tronçons sont à tenter, même si le résultat est souvent couru d'avance.
Une fois le nid d'aigle de Croux de Bouque atteint, la récompense est à la hauteur de la sueur alcoolisée dépensée.
La bénédiction papale ...
... et les félicitations de Saint-Patrik (Gerbaz).
Avec, en prime, une formidable perspective sur toute la Vallée de Rhêmes, berceau de la famille Pellissier.
On dit que toutes les pièces ont deux faces. Sauf qu'ici, il n'y a pas vraiment de « revers ». Bien au contraire.
Quand le chemin est compliqué à escalader, il l'est souvent aussi, à redescendre. Sauf pour (Saint) Patrik qui excelle, quel que soit le sens.
Bon, après, il fait comme tout le monde. Il choisit parfois la facilité.
L'habit ne fait pas toujours le moine. Mais quand on veut éviter d'être vu dans des « lieux saints », il faut parfois savoir adapter sa tenue à son environnement.
La fin (annoncée) de l'été indien est aussi la saison des longues ombres.
Pas de quoi faire lever le pied à « Full Gaz » Patrik et son vélo postal.
Nous aussi, on boirait bien quelque chose. Et plutôt pas que de l'eau bénite et tiède de nos « Camel ».
Pour éviter une deuxième partie de chemin trop « cabossée » nous nous « infligeons » une deuxième traversée du pittoresque hameau des Combes...
Pour voir à quoi ressemblent les chemins des Haury(s), grands et petits.
Plutôt « flowy », les Haury(s), avec juste ce qu'il faut de pièges cachés pour toujours devoir garder un doigt sur ses leviers.
L'automne en pentes pas forcément toujours douces...
... ou l'histoire d'un nouvel octobre en selle qui se termine aussi agréablement qu'inexorablement.
Ce n'est pas vraiment un pieux qui vous le dit, mais les chemins de croix sont souvent plus gratifiants à la descente.
Et même s'il monte toujours très vite, ce n'est pas (Saint) Patrik qui le contredira.
Quand notre divin chemin quitte enfin le Valgrisenche pour la vallée centrale, il retrouve tout son caractère sudiste, ensoleillé, sec et caillouteux.
Le doigté et le sens des lignes reprend rapidement le dessus sur le pilotage improvisé...
... même (ou surtout) quand le garde-corps redevient d'actualité.
Notre retraversée de l'Autosrada della Valle d'Aosta en mode « même pas peur » tellement il y a de la hauteur (qui nous sépare de ses nombreux tunnels).
L'atterrissage (c'est bien le cas de le dire vue la pente de notre chemin final) sur la Via Corrado Gex.