Après huit mois de règne sans partage, novembre semble enfin décidé à passer la main. La mousson débutée à la mi-octobre 2023 est sur le point de lâcher sa dernière goutte et le beau temps pousse pour reprendre un peu de place au-dessus nos tête pour cette semaine VTT au Lac de Côme. La dernière haute-pression, digne de ce nom, à avoir régner sur les Alpes, l’avait fait durant la deuxième semaine d’octobre passé, lors de notre dernier trip VTT, dans le Val d’Aoste. Tout un symbole…
Sur la route du voyage aller vers le lac cher à George « What Else » Clooney, notre guide préféré, Patrik 1er di Aosta, a eu la bonne idée de prévoir un petit arrêt « pipi » sur les hauts du lac Majeur, dans l’improbable station de ski de Mottarone, avec l’idée de couper en deux la durée du trajet, mais aussi, de nous (re)familiariser avec les « sentieri » du Sud des Alpes. Pour le trajet, quatre heures de porte à porte, l’utilité de ce « stop & go » était déjà discutable, mais pour la reprise de contact avec le terrain particulier du versant sud des Alpes, la descente sur Agrano, tout en sable et en rochers adhérents, appétissante comme un chemin valaisan, n’avait rien de commun avec les « sudistes » connues et parcourues. Souvent « flowy », régulèrement « lâche freins », elle sait toujours rajouter de courtes portions avec ce qu’il faut de rappel à l’ordre, une grosse marche, une ornière traitresse ou une section marécageuse, pour ne jamais vous autoriser à tomber dans l’excès de confiance fatidique.
Bref l’antipasto parfait pour entamer notre (déjà) 6ème bike trip en terres transalpines.
Après deux heures de route et une longue ascension asphaltée à partir d'Armeno, le premier chemin de notre « bike trip » démarre du haut des 1491 mètres de Mottarone.
Si le beau temps n'est pas complètement au rendez-vous, année 2024 oblige, les panoramas sur les « laghi Maggiore e d’Orta » nous piquent rapidement les yeux.
Notre premier chemin de crête est à la fois multiligne et très orniéré. D'où l'intérêt de faire les bons choix... ou de (tenter de) suivre Patrik, notre guide préféré de l'autre côté des Alpes.
Peu à peu, en avançant sur la crête, les différentes lignes finissent par se rejoindre.
Ce qui force chacun à gérer les mêmes difficultés techniques.
Le chemin du Sud des Alpes par excellence ?
Pas vraiment ! En abandonnant la crête pour le flanc, notre sentier troque sa caillasse instable pour du sable ni trop mou, ni trop dur.
De quoi réjouir et encourager la moins aventureuses des bikeuses.
et autoriser les autres à un rapide « lâcher de freins » généralisé.
Sauf que ce chemin ayant fait pédagogique en première langue, remet régulièrement deux ou trois difficultés techniques sur son tracé, pour garder tous les « bikers » bien concentrés.
Même en entrant dans les forêts et, par la force des choses, en se faisant plus racineux, notre « primo pasto » reste souvent conciliant.
Et en matière de « conciliance », Patrik n'est jamais en reste. Ce n'est pas pour rien qu'il est devenu notre guide transalpin préféré.
Probablement souvent roulé, notre « sentirero » est toujours lisible. Qu'une ornière se fasse trop profonde, et il propose un « chicken pass » sur son bord.
Qu'une série de blocs se jette sous vos roues, et il propose une ligne moins cassante que les autres.
Un chemin pédagogique qui n'oublie jamais de rester ludique...
... et de proposer régulièrement des points de vue uniques sur « il lago d’Orta ».
« Uno regalo » en italien, « un régal » en français ? Traduction approximative, mais parfaitement adapté à ce divin chemin.
Et quand on croit qu'il plonge trop abruptement pour être rouler en sécurité, il arrive encore à proposer de la roche adhérente en diable pour vous inciter à continuer.
Pif, Paf, Pouf, et trois nouveaux lacets enchainés sans réelles difficultés.
La sortie de la très longue première section : pas vraiment difficile mais beaucoup plus pentue que ce cliché ne parvient à le retranscrire.
La preuve avec une photo prise dans l'autre sens. Qui du pilote ou du photographe prend le plus de risques ?