Après la Toscane, les Dolomites, le Val d’Aoste, le lac de Garde et le lac de Côme, pour notre sixième « bike trip » en terres italiennes, nous avons jeté notre dévolu sur les vallées des Alpes du Piémont. D’abord celles situées au nord de Turin, le Valchiusella, la Valle Sacra et les Valli di Lanzo. Puis, le véritable but de notre voyage, le Val Maira, au sud de la métropole piémontaise, pendant italien de la vallée française de l’Ubaye. L’idée de mixer une région montagneuse également proche du Queyras et la « dolce vita » à l’italienne promettait un cocktail particulièrement appétissant, en matière de paysages et de gastronomie, d’abord, mais aussi, pour qui a déjà eu la chance de rouler les sentiers queyrassiens, en matière de VTT.
ET, pour ne pas mettre les « Dolce » avant les « Antipasti », les « Primi Piatti », les « Secondi Piatti » et les « Contorni », notre guide Patrik avait prévu une prise de contact avec ce Piémont si bien nommé, avec l’ascension du « Colletto » puis de la « Cima di Bossola » dans le Valchuisella (Val Chauselle), entre Ivrea et le massif du Grand Paradis. D’emblée, quelques mètres de chemins ont suffi pour nous rappeler que nous étions sur le versant sud de la chaine alpine et que nous n’avions pas fini de « bouffer » de la caillasse instable et piégeuse.
Benvenuti in Piemonte !
Premiers tours de roues piémontais sur le sentier ceinturant le petit « Lago di Meugliano».
Après un orage d'anthologie, abrités dans le petit village de « Vico Canavese » nous revoilà parti à l'assaut du « Colletto di Bossola ».
Notre première « Strada Biancha » de la semaine, sous un étouffant soleil rapidement revenu.
Première constatation, si l'on en croit la verdeur et l'incroyable floraison des pâturages, en 2025, il pleut autant dans le Piémont que chez nous.
Pour passer du « Colletto » à la « Cima », il n'y a plus de piste, mais un joli chemin alpin, judicieusement réaménagé par les « bikers » locaux.
Alors que les vaches piémontaises paissent paisiblement parmi les genêts du versant nord du « Colletto », nous nous élevons lentement sur son versant sud, non colonisés par les envahissants arbustes jaunes...
... mais pas déserté pour autant par les « brouteurs » à longues oreilles.
Vu de loin, ça semble devoir rouler plutôt facilement.
Vécu de près, c'est tout de suite plus exigeant.
Et, une fois dans le vif du sujet, on se rend compte que le sympathique chemin à flanc, est constellé de terribles « coups de cul ».
Pas de quoi nous forcer à mettre un pied à terre, mais de devoir souvent pulser et jouer du pouce gauche.
La plongée suivante, vers l'alpage de « Tre Cascine » nous montre toute l'étendue de la pollution turinoise associé à une collante brume estivale.
Mais aussi, les charmes des chemins du Sud des Alpes, avec leur caillasse instable et leur végétation envahissante.
C'est par là ! Suivez, le guide, enfin, surtout si vous y arrivez.
Normalement ça passe ! Mais, ici plus qu'ailleurs, on n'est jamais à l'abri d'une pierre mal placée ni d'un ressaut caché.
Mais, dans l'ensemble, le chemin menant au « Rifugio Cima Bossola » est plutôt du genre accueillant, malgré son caractère sudiste.
De quoi donner plus d'entrain et de rythme, à notre guide Patrik, qui en manque déjà rarement.
Quand Massimo, le guide et « shaper » local nous rejoint, l'heure n'est déjà plus aux chemins, mais à la « mereinda » piémontaise.
Du coup, c'est le ventre plein et l'humeur joyeuse, que nous nous attaquons au « single » suivant, le large et rasé de près « Beer To Beer ».
Notre long retour vers notre base d'un soir, « l'Albergo de l'Incontro », se passe sans orage, mais pas sans fleurs.
Un trajet retour que notre guide se fait un devoir de mener de main de maitre, jusqu'au dernier mètre.