Le Salève ne peut certainement pas prétendre à l’appellation de montagne à notre sens valaisan du terme. Pourtant, ce massif se révèle un magnifique terrain de jeu pour la randonnée, l’escalade ou encore le vol libre. Nous avons décidé d’y poser les crampons de nos deux VTT d’emprunt. Des Specializeds mis à notre disposition par Hot Point Bike Shop à Genève nous ont permis de découvrir à la fois de nouvelles sensations liées à l’essai des bikes proprement dit, et un environnement inhabituel, très riche et surtout bien adapté à la pratique du VTT
L’endroit regorge de ressources et seuls les Vttistes trop conventionnels ou en manque d’imagination n’y trouveront pas un itinéraire propice à leur activité favorite. Pistes en sous-bois, sentiers en balcon panoramique, pâturages posés au bord des falaises, grottes profondes et sombres, gorges étroites ou apiques vertigineux, les spots disponibles sont nombreux et variés. Pour notre part nous avons opté pour une ascension sur les sentiers partant d’Etrambières, via Monnetier, puis le sommet du téléphérique, suivie de la traversée des vastes pâturages herbeux entre l’antenne de communication et le Trou de la Tine, et enfin une dégringolade d’anthologie par le tortueux et aérien single-track d’Orjobet. Une rando hors du commun et très dépaysante.
Etrambières, frontière franco-genevoise, jeudi 30 mai 2002, 11H00. A terrain de jeu inhabituel, spads inhabituels. Nos montures du jour, 2 Specializeds cuvée 02 provenant de Hot Point : à gauche, le Stumpjumper M4 FSR XC Comp, à droite l'Enduro Comp FSR.
La but de la rando du jour : le sommet, ou plutôt les sommets du Salève. Evidemment grimper par la route goudronnée ne présente aucun intérêt, alors grâce aux conseils avisés de l'équipe de Hot Point, à partir du château d'Etrambières, direction les sentiers des sous-bois.
A partir de Monnetier, le profil des singles change radicalement. La pente s'accentue rapidement et les tronçons techniques succèdent aux passages aériens.
Après une courte halte au restaurant du sommet du téléphérique, direction l'antenne-relais TV. Un bref crochet par la route principale, puis retour aux choses intéressantes : directement à travers champs.
Euh.... T'es vraiment sûr que ça passe par là, JP ? J'ai comme un doute. On va ressortir la carte, non ?
L'Enduro s'y montre d'ailleurs nettement plus à l'aise que sur les tronçons roulants, où il se révèle un peu pataud et lourd à tirer.
Ce superbe plateau est sensé être le sommet du Salève... J'avoue avoir un peu de mal à voir le rapport avec une montagne, mais on ne va pas bouder notre plaisir : l'endroit est sympa, la vue y est splendide et la descente qui se profile à l'horizon nous fait déjà baver. Direction le terrain de décollage des paras.
Cannondale Addict depuis qu'il est tout petit, JP apprécie pourtant les qualités de son Stumpjumper du jour : nerveux, léger, réactif, il est dans son élément sur cette première partie de rando. Reste à voir, ses qualités à la descente.
Le sentier d'Orjobet, que nous avions choisi sur la carte, se cache désespérément à notre vue. Qu'à cela ne tienne, le début de la descente se fera en directissime à travers les pâturages.... et gare aux vaches inattentives ou mal réveillées.
Et bien, le voilà enfin le départ de ce fameux sentier d'Orjobet, masqué par les broussailles et les hautes herbes, il espérait peut-être échapper à nos crampons. Dommage, même sans GPS nous avons fini par nous y engouffrer le couteau entre les dents.
JP sur son Stumpjumper semble à peine moins dans son élément que sur son habituel Raven. Après une période d'accoutumance à la fourche Float R et un retour aux V-Brakes il dégringole les lacets du sentier caillouteux avec maîtrise.
Le tronçon le plus étonnant de la descente : le sentier après une boucle sur lui-même s'enfonce dans une profonde grotte pour réapparaître à la lumière du jour quelques dizaines de mètres plus bas. Même avec toute la bonne volonté du monde, ce passage est impossible à aborder sur le bike. Un court portage descendant s'impose : l'Enduro malgré une forme bien adaptée s'y révèle vite bien lourd et encombrant.
Cailloux, racines, marches, la première du sentier est le terrain idéal pour mettre à l'épreuve nos Spec's du jour. Perso, je me sens rapidement à l'aise sur l'Enduro : la Marzo MCX100 n'a qu'un lointain rapport avec mon habituelle Psylo SL et les disques Shimano on encore du chemin à faire pour égaler mes Hayes, mais dans l'ensemble l'Enduro est un bon descendeur.
Rapidement le sentier nous propose à nouveau des tronçons très engagés, puis carrément infranchissable en raison de la hauteur des marches, de l'étroitesse du passage, des lacets trop resserrés, ou mieux encore, de la combinaison simultanée de ces trois difficultés. En outre certains ravins ne donnent pas vraiment envie de se louper.
Le Salève vu de la sortie de la forêt de Collonges-sous-Salève. Le sentier d'Orjobet dégringole sur la droite en évitant les principales parois rocheuses.