Au menu de l’ouverture « officielle » de la saison de VTT 03, un plat aigre-doux simple à préparer mais unanimement apprécié par les connaisseurs : la brochette de bisses à la sauce valaisanne. Les ingrédients de base sont assez simples à trouver :
– beaucoup de soleil (denrée essentielle mais abondante dans la région)
– 40 km de bisses ancestraux, mais toujours bien entretenus. (choisissez ceux de basse et moyenne altitude pour assurer la mise en oeuvre printanière de la recette.)
– quelques tronçons de liaisons pour pouvoir relâcher votre attention, lever les yeux et admirer le paysage.
– une série de difficultés bien épicées, judicieusement réparties tout au long du parcours pour pimenter le plat et en relever encore un peu la saveur.
Disposez le tout sous les roues averties de joyeux bikers à la recherche de leur forme perdue durant la pause hivernale, mouillez avec une bonne rasade de franche rigolade, rajoutez un soupçon de chambrage indispensable pour que la sauce prenne et servez à température tiède par un beau dimanche de printemps.
Alléché par l’appétissant fumet, l’ami PA avait entrepris le déplacement depuis sa Haute-Savoie d’adoption afin de compléter sa culture « bissicole ». Sa coupable gourmandise l’a d’abord entraîné, tout en douceur, à travers les vignobles brûlants et poussiéreux (Mont d’Orge, Lentine), puis au péril de sa vie, dans les vertigineuses falaises de granit du Christ Roi (Grand bisse de Lens, ancien bisse de Flanthey) et finalement, et bien malgré lui, dans une étonnante séance d’initiation à la spéléologie pour récupérer le bisse de Clavaux.
L'étroit mais superbe bisse de Mont d'Orge : une méthode originale pour découvrir Sion et ses illustres chateaux de Valère et Tourbillon
L’ancienne usine électrique de la Lienne aurait pu ou dû être le point de retour de la rando. Finalement, après concertation, nous optons pour un petit crochet supplémentaire, en direction du Christ Roi et ses célèbres bisses suspendus.
PA dans son exercice d’équilibriste préféré : « si le cintre passe , tout passe ». Belle démonstration, chapeau !
A l’approche des 1000 mètres d’altitude, les résidus neigeux incitent les grands enfants que sont restés JP et PA à engager une partie de « A toi – A moi »
Pourtant les hostilités ne sont pas terminées. La fin de la montée qui mène au grand bisse de Lens emprunte un superbe sentier forestier que PA met à profit pour affuter sa forme printanière.... euh... non restons sérieux, pour faire valoir sont tempérament entêté
Sentiers valaisans de là-bas.... de là-haut... Les dernières paroles de la célèbre chanson semblent laisser PA quelque peu perplexe face aux joies des apics vertigineux associés aux résidus verglacés
Forcément dans sa Gironde natale, il n’a pas souvent eu l’occasion d’admirer les arbres sous cet angle.
Le mince filet de terre battue accroché entre ciel et granit se remet à défiler précautionneusement sous nos crampons
Nos encouragements, à peine chambrés, auront finalement raison de ses dernières réticences
Certains passages nécessitent néanmoins quelques précautions, mais finalement rien d’infranchissable. Seul PA semble trouver la situation saugrenue.
Après une délicieuse pause panorama & produits du terroir, la rando reprend via un single-track gracieusement posé sur une arête boisée. Direction la plaine du Rhône. PA reprend confiance.
Faux espoir. A mi-chemin nous croisons l’inévitable ancien bisse de Flanthey. Rebelote en sens inverse cette fois-ci. Nous nous redirigeons joyeusement vers les profondes gorges de la Lienne.
Les escaliers du ciel : comme l’itinéraire suivant l'ancien bisse se révèle, en définitive, assez répétitif, un effondrement nous offre l'opportunité d'un petit exercice de portage comme je les aime : intense, aérien et évidemment complètement improvisé, direction l’inconnu....