Dans un grand vendredi aussi printanier qu’injustement annoncé pluvieux,
Versez un trait de Mont d’Orge,
Ajoutez deux mesures de Lentine,
Parsemez de quelques copeaux de villages de la rive droite,
Diolly, Grim’, Botyre,
Agitez vigoureusement avec quelques lacets,
comme, par exemple, ceux plongeant dans les gorges de la Lienne,
Complétez avec une grosse dose de Clavau,
Saupoudrez d’un zeste de foehn tiède et toujours salvateur,
Laissez infuser quelques heures sous un soleil d’avril déjà bien chaud,
Décorez avec une kyrielle de fleurs multicolores et impatientes de s’épanouir,
Et servez avec quelques nuages de poussière.
Un cocktail à déguster sans modération, mais à petits coups de pédales souples, comme un apéritif, avant l’habituel et copieux menu d’un nouveau dimanche « On The Bike ».
Le Mont d'Orge au saut du lit ...
... ou l'art de comprendre rapidement qu'il vaut mieux garder les yeux en face des trous...
... et l'étroit ruban de terre en permanence dans sa ligne de mire.
Le Lentine réputé pour sa douceur et sa bienveillance...
... finit pourtant par devenir caractériel à l'approche de sa source, dans le lit de la Sionne.
L'inévitable séance de jardinage du jour, à travers les pourtant battus et rebattus pâturages de Villa.
L'appel de la gravité...
... ou l'histoire de l'habituelle plongée vers les gorges de la Lienne.
Un sourire légèrement crispé...
... mais un chemin plus "bikable" qu'il n'y paraît.
Malgré un single bien marqué par les passages répétés de bikes...
... nos raccourcis préférés font toujours la part belle à l'improvisation et au feeling.
La petite passerelle sur le torrent d'Ayent, chaque printemps plus vacillante au sortir des rigueurs de l'hiver.
Et les premiers hectomètres du Clavau sont à peine dans un meilleur état, après un millésime 2013, particulièrement rigoureux...
... et sur lequel, la dernière chose à faire, serait de croire en la solidité d'un garde-corps encore non remis en état.
De l'ocre, du marron, du bistre et beaucoup, beaucoup de vert, après un début de printemps aussi frais qu'incroyablement arrosé.
Echelles horizontales et déclivités infitésimales, le Vieux-Pays n'est plus à un paradoxe près.
Feuillages tendres...
... pissenlit en abondance...
... et vieilles pierres...
... au menu d'un nouveau vendredi bien inspiré...
... et de plus en plus caniculaire, malgré la pluie faussement annoncée.
Loin du taf, et loin du béton quotidien.
Au royaume de la pierre sèche, patience et savoir faire remplacent avantageusement liant et chimie.
Place d'évitement ou aire de repos ?
Qu'importe, quand le monotrace n'en finit plus de défiler, l'art de pouvoir tourner en rond devient un délice précieux.
L'ombre bienfaitrice de la célèbre treille du chemin de Clavau est toujours fidèle au poste.
Mais à force de rajouter des centimètres au cintre, ce qui devait arriver, arriva.
Même plus besoin de freiner, les embouts râclent.
L'escalier de la brasserie valaisanne : le dernier obstacle avant la mousse la plus méritée de la journée.