– Et si la neige ne revenait vraiment pas ?
– On ferait du bike toute l’année !
– C’est pas un peu ce qu’on est en train de faire ?
– Oui, c’est pas faux. Parti comme c’est parti, il n’y aura sans doute aucun mois de 2011 qui ne nous verra pas en selle.
Un bisse, un chemin, une montée, trois épingles. Un second bisse, encore un chemin, de la poussière, des murs de pierres sèches, des ceps tristement dénudés, un peu de caillasse, du soleil, encore du soleil, toujours du soleil et … en plus, désormais, une incroyable douceur. Après janvier, février enfonce le clou d’un hiver 2011 exagérément sec et de plus en plus doux. L’attrait pour le ski diminue au même rythme que les restes du maigre manteau neigeux fondent sous les coups de boutoir d’un réchauffement quasi printannier. Dans ces conditions, reprendre le bike démange chaque semaine un peu plus.
– Bisse, Ô mon bisse, ne vois-tu rien venir ?
– Non, je ne vois rien, que des nuages inoffensifs et un peu de foehn, mais toujours pas vraiment d’eau pour irriguer mon sillon desséché.
– Ah bon ! Et bien moi, je vois venir une longue, très longue saison de bike.
9 heures du mat', premiers rayons de soleil, short, t-shirt et déjà des gouttes de sueur qui perlent sous le casque... Atlas marocain ? Iles Canaries ? Sud de l'Espagne ? Non, coteaux du Valais Central, février 2011.
Y en a qui appelle cette saison, l'hiver. Allez comprendre pourquoi.
Le bisse de Mont-Orge : un itinéraire peu recommandable si vous avez les yeux encore collés par les excès de la veille.
Pendant que les murs de granit séculaires prennent le soleil matinal, nos muscles se chauffent doucement sur les pentes infinitésimales de ces canaux typiquement valaisans.
La messe est dite... ou tout au moins en train de se dire.
La douceur régnant dans le vignoble en terrasse se lit quasiment sur la photo.
Que nos monts enneigés semblent déjà loin.
Février est encore jeune, à peine 13 jours, mais le bonheur est déjà dans le pré.
La fine couche de glace résiduelle sur l'étang de Revouire n'invite pas vraiment aux joies du patinage.
Ah ! Petit rappel. Février est un mois d'hiver. Si, si.
Même le chemin ombragé qui plonge dans les gorges de la Lienne a cette année, lui-aussi, oublié de geler.
Du coup, ses rares passages engagés deviennent de simples formalités.
Qui dit aller, dit aussi retour. Et son chemin qui n'en finit pas de monter nous fait de plus en plus mal aux jambes.