Les conditions hivernales actuelles sont à double tranchant. D’un côté une accumulation de facteurs négatifs: stratus persistant, températures glaciales, glace, verglas et pluies givrantes aux conséquences parfois considérables sur la santé et/ou la carrosserie, activités « outdoor » réduites. De l’autre côté une neige idéale, un ciel pur au-dessus du coton et une envie toujours plus forte de se donner à fond en ce début d’année. Les agapes festives y sont peut-être pour quelque chose… Tous les ingrédients sont donc réunis pour entreprendre une sortie raquette d’anthologie.
Au menu de ce premier dimanche de janvier une grimpée en raquettes sur la crête jurassienne de Montoz, en partant de Péry au fond glacé du Bas-Vallon de Saint-Imier. Deux heures de montée entrecoupées de courts arrêts photographiques, dans une nature sauvage et pourtant à deux pas de la métropole horlogère de Bienne. Une fois la crête atteinte un extraordinaire panorama se dévoile: la vue embrasse tout le Plateau, la chaîne alpine, les crêtes du Jura, les Vosges et la Forêt Noire. Les durs efforts de la grimpée sont rapidement oubliés pour faire place à l’admiration, à la contemplation des lieux et au plaisir roboratif d’une halte à la cabane CAS de la Rochette. Il est des lieux que l’on ne voudrait jamais quitter, Montoz est l’un d’eux, que ce soit en raquettes comme aujourd’hui ou à VTT tout le long de la « bonne » saison. Malheureusement l’heure de la descente, du retour aux réalités d’un monde pas toujours compatible avec nos aspirations, a sonné. Prenant au plus court directement dans la pente très raide je rejoins des loges estivales cachées au fond de vallons perdus et raides, emprunte d’étroites gorges et arrive finalement à mon point de départ noyé sous un brouillard sibérien. Mais du plus profond de moi monte encore un bonheur immense: celui d’avoir été seul au monde pour quelques heures.
Le pont sur le Pichoux dominant Péry marque le début de la très sauvage cuvette de la Talvonne.
Une couverture neigeuse encore faible avant les choses plus sérieuses.
La métairie de Rière Prau émerge juste du brouillard matinal sur une pente soutenue.
La combe de Rière Prau atteint 35%, mais l'effort consentit fait vite oublier la température sibérienne.
Encore nappée du sommet du stratus la très sauvage combe de la Talvonne fait face à son pendant de Rière Prau.
Le seul lien tri filaire qui me relie encore au monde du stress, des fêtes de fin d'année et aux agapes associées, plonge dans l'épais couvercle qui étouffe le Plateau.
La neige accumulée sous le balcon des Cerisiers exige un effort considérable pour être dominée, malgré des raquettes à grande surface.
Symphonie de bleus nimbant les crêtes jurassiennes, ou quand les froidures se font mordantes.
Les Alpes orientales semblent bien éloignées aujourd'hui, la faute à ce stratus qui se montre tenace?
La ferme des Cerisiers, perdue dans son écrin à 1115m et d'accès difficile hiver comme été.
Les mordus de glisse à peaux sont passés avant moi. J'y ajouterai ma touche personnelle en forme de traits-points.
La vue sur la mer de brouillard et les Alpes est à couper le souffle, l'ivresse des hauteurs me gagne petit à petit. Mais de cette ivresse-là on peut largement abuser.
La ferme des Combattes marque la fin des efforts, ne reste qu'à rejoindre la crête de Montoz en quelques coups de raquettes.
Alchimie euphorisante pour vététiste hivernant: ciel bleu, neige éblouissante, traces éphémères et ombre fugace pour un dimanche inoubliable.
Collection d'antennes à usage divers: les Combattes, la Brotheiteri et au loin le roi, que dis-je, l'empereur du Jura: le Chasseral.
Des mots sont-ils nécessaires?
La crête à 1312m avant la Rochette, sommet du Montoz.
Autres temps autres moyens de locomotion. Un lieu parcouru en selle plus de 10 fois en 2008...
Le Mont Blanc, bien qu'à 145km, est facilement reconnaissable.
La cabane CAS de la Rochette domine tout le Plateau et le Bas-Vallon de Saint-Imier de ses 1300m. Une valeur sûre pour un accueil chaleureux et un repas pantagruélique.
Plongée à 45% sur la Verrière pour un retour pas très enthousiaste vers le froid, le brouillard et la reprise après la pause de fin d'année...
Aurais-je trouvé la cause cachée de ce couvercle de stratus qui rend nombre de citoyens neurasthénique en cette saison? Nul doute que la cimenterie de Péry-Reuchenette ne contribue pas à la pureté de l'azur.
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