Ca faisait un moment que cette rando me trottait dans la tête et que l’extrait imprimé du SwissMap 25 prenait la poussière en me narguant sur le coin de mon bureau. Initialement prévu en octobre dernier pour clore la saison 08, ce prometteur circuit en boucle au-dessus de Naters a finalement trouvé à qui parler, ce mardi, grâce à une inhabituelle disponibilité commune, mais surtout, grâce à une météo estivale à faire pâlir de jalousie un vieux californien botoxé et surendetté. (Non, non, Schwarzy, pas la peine de déménager en Valais.)
Démarrer de la plaine du Rhône pour se hisser à VTT au-dessus des 2’000 mètres n’est pas forcément un choix judicieux tant les routes desservant les vallées latérales sont longues et souvent sur fréquentées à cette saison. La cuvette naturelle de Brigue offre cette opportunité, grâce à sa proximité géographique immédiate avec les petites stations d’altitude comme Blatten, Rosswald ou encore Riederalp. Malgré ça, notre choix d’attaquer la rando directement à partir du bord du Rhône, tient plus au prometteur potentiel du chemin choisi pour la descente, le Massaweg, et à l’impossibilité qui en résulte de retraverser les gorges de la Massa ailleurs qu’en plaine, qu’à une motivation hors norme nous caractérisant. Au-delà de ces choix stratégiques, ce petit circuit (7 heures de bike quand même) entre Naters, Geimen, Birgisch, Nessel, Belalp, Blatten et finalement Ried-Mörel est un véritable chapelet de perles « single-trackeuses » serties dans un enchaînement de paysages tous plus exceptionnels les uns que les autres.
Geimen à l'heure de quitter (enfin) le bitume envahi de voitures hollandaises.
Le sentier devant nous permettre de rallier Birgisch en douceur, s'est finalement révélé plus retord que le SwissMap ne l'avait initialement laissé penser.
La longue montée vers Chittumatte n'en finit pas de dérouler ses grappes de petites bâtisses ancestrales.
Toutes les occasions sont mises à profit pour lutter contre la monotonie de l'interminable ascension.
Encore brumeuse au petit matin, dame météo vire désormais au beau fixe.
Aïe ! Plus de route ? Ca commence à sentir le portage, cette histoire.
Bingo !
Chittumatte - Nessel : Y a quand même quelques tronçons qui passent "on the bike", même s'il faut quelques dons d'équilibriste...
... et/ou de robustesse.
Nouveau pâturage, plus élevé, mais avec, cette fois, la perspective de ne plus quitter la selle.
Et de fait, la remontée de la vaste combe herbeuse de Nessel, se fait "on the bike", mais en n'oubliant jamais de slalomer entre mélèzes mutins et rochers espiègles.
Nessel Down Town, à l'heure du sandwich.
Pour la digestion, nous avons simplement choisi d'émerger dans la cuvette naturelle de Belalp. L'ahurissante vue sur le glacier d'Aletsch fait immédiatement tomber le jambon/beurre jusque dans le gros intestin.
Un mardi au paradis. Enfin, j'espère que la montée au vrai, celui des livres d'église, nous fera moins transpirer...
Chaque crête est mise à profit pour un bref "stop and go" afin de s'en mettre et remettre plein les mirettes.
Photoshop ne va encore servir à rien, aujourd'hui. Sourires et regards brillants sont forcément de sortie dans un tel cadre naturel.
Reste qu'il va encore falloir donner quelques coups de pédales pour atteindre l'Hôtel Belalp, tout à gauche (enfin à droite pour vous) sur l'image.
Même s'il est plus long que prévu, cet exercice n'a finalement rien d'un pensum...
... sur un chemin aussi ludique et panoramique que celui reliant Nessel à Belalp.
Le pittoresque village de Bäll, au contraire du lotissement voisin de Belalp, a su conserver tout son charme, grâce à la judicieuse rénovation de ses petits chalets séculaires.
Raccourci herbeux et humide pour "shooter" la traversée du "nouveau" village artificiel de Belalp.
L'hotel Belalp, haut lieu de la culture hollandaise (un coca pour 2 et un sandwich pour 4) est finalement à portée de roues. (enfin, surtout des nôtres)
Here We Are ! Le rendez-vous avec le Grosser Aletschgletscher, récemment légué à l'Unesco, peut débuter, les mains sur le cintre et les yeux dans les séracs.
L'endroit fourmille de hollandais, d'animaux préhistoriques et autres dynosaures. (Abstenez vous de blagues foireuses, car, mois-aussi, je peux disserter sur les haut-valaisans.)
La parenthèse hollando-glaciaire achevée, nous décidons de reprendre le chemin de la (lointaine) plaine du Rhône.
Une première partie de descente avec un D majuscule.
Faut juste choisir de s'arrêter pour admirer ou de rouler et de rester concentré...
... parce que le single plongeant vers Egga, puis Blatten, est localement très piégeux.
Petite transition métallico-bitumineuse, pour accéder au Massaweg. La traversée de la gorge s'effectue quelques hectomètres en-dessous du mur du petit barrage du Stausee Gibidum.
Ah m.... ! Le chemin des gorges de la Massa est interdit aux vélos ... noirs. Pour l'immaculé Blur de JP, no problem, mais moi, aujourd'hui, j'ai pris l'Ibis...
Vert sur vert, la magie s'opère.
C'est de plus en plus aérien, mais finalement assez large et totalement dénué de difficultés.
Faut juste rester souriant, concentré et relâché. Je commence à comprendre pourquoi ce chemin est interdit aux bikers suisse-allemands.
Lumière de fin de journée pour un divin chemin.
Quelques tunnels ...
... et passerelles plus loin ...
... nous finissons par retrouver la vallée du Rhône.
Le Massaweg quitte la gorge d'où il tire son nom, mais ne s'arrête pas pour autant en si bon chemin (et c'est vraiment le cas de le dire)
Direction la vallée de Conches, et en douceur svp.
Dis JP, à la Furka, on fait un pause, OK ?
Quelques suaves kilomètres de vallée de Conches plus tard...
... le clocher de Ried-Mörel carillonne nos 7 heures passées en selle. Bon, maintenant, on va peut-être remettre les bikes dans la bonne direction, parce que la perspective de passer une nuit à la belle étoile au pays des loups ne me fait pas spécialement "kiffer sa race", pour parler djeuns.