Mon premier est une entrée en matière douce, tiède, ensoleillée, baignée de jaunes et d’ocres.
Mon second, une ascension longue comme une journée sans sourire, entre gris clair et gris foncé.
Mon troisième est un marécage alpin glacial, figé par le gel, battu par les bourrasques et le grésil.
Mon quatrième, une descente apocalyptique au coeur de la tempête, neigeuse comme un jour à ne pas faire de ski.
Mon tout est une rando (presque) ordinaire au royaume du Mountain Bike.
Mettez votre écharpe, poussez votre chauffage et dégustez :

Les Mayens-de-Conthey, température douce et lumière automnale : la rando débute sous les meilleures auspices.

Après un long tronçon sous tuyaux, le bisse retrouve à l'air libre, et, conséquence logique, le sentier de bord s'en trouve rétréci.

Non seulement le chemin se rétrécit, mais localement il court directement sur le muret en pierres, pour le plus grand bohneur des grands enfants que nous sommes restés.

Plus que quelques hectomètres de réjouissances et nous allons aborder la longue et éprouvante montée des Mayens de My.

Les Toules, le Seudey, Vuisse, Sommy, les Courtines, les Esserts, Plapon, après d'innombrables méandres bitumeux, nous émergons finalement au Cégieux.

Plutôt que l'habituelle option menant au Larzey, nous choisissons de monter vers l'alpage de Pointet.

Le Plan des Larzes coiffé d'une forêt de mélèzes dont la parure automnale sembe encore bien vaillante.

Les moutonnements échevelés du ciel virent de plus en plus au gris sombre. Mauvais présage !
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Le plafond s'abaisse alors que nous ne cessons de prendre de l'altitude. La confrontation semble inévitable.

Désertées par le bétail, les bâtisses de l'alpage de Pointet nous accueillent dans les premières bourrasques glacées.

Malgré l'imminence de l'arrivée du mauvais temps, nous choisissons de poursuivre jusqu'à l'Etang de Trente Pas.

La piste d'altitude se transforme peu à peu en chemin d'alpage. Ses pourcentages forcissent au même rytme que la tempête qui menace de s'abattre sur nous.

Alors que nous nous élevons encore d'une crête, les premières giboulées débordent sur le Mont-Gond et la Fava.

Mais comme pour mieux nous inciter à persévérer, le ciel nous fait localement miroiter quelques espaces de bleu.

Et paradoxe météo, la Grand Combe reste provisoirement épargnée par les averses de grésil et de neige qui nous cernent.

Les rando pré-hivernales n'ont pas que des inconvénients. Elles offrent l'opportunité de traverser les nombreux bras de ruisseaux que nous rencontrons sans nous mouiller les pieds. C'est déjà ça.

Notre retour sur l'itinéraire habituel de l'Etang de 30 Pas coïncide avec l'apparition des premiers flocons.

La muraille de l'Etang est en vue et les derniers coups de pédale dans les bourrasques forcissantes, rappellent plus une sortie à peaux de phoque qu'une rando VTT.

Alors que le vaste marécage alpin est désormais complètement solidifié par la baisse des températures.

Seul le passage du chenal central comporte quelques risques, en raison de la couche de glace plus fine recouvrant l'unique filet d'eau qui parvient enocre à s'écouler.

Verglas, neige, boue gelée et rochers pétrifiés : le coctail est surprenant, mais la prudence reste de mise à cause de l'adhérence et de la consistance délicates à estimer.

Volutes, arabesques et pirouettes. Ne manque que la jupette et on pourrait parler de patinage artistique. Sans moi, déjà le short est un peu limite dans de telles conditions. :o)

En raison de l'inconfort mais surtout de l'imprudence d'une pause-sandwich nous attaquons la descente sans attendre.

Heureusement, il a été récemment amélioré, ce qui nous permet de conserver une bonne moyenne, y compris dans les tronçons de remontée.

La première neige de la saison : c'est blanc, c'est froid, ça glisse et ça ne se ride pas forcément à VTT.

La descente reste précaire, car il est difficile de déceler d'éventuelles plaques de verglas sous la fine pellicule de neige qui colle de plus en plus sur le single-track.