Après quatre mois d’un hiver aussi généreux que capricieux, dix jours de « chalumeau » auront finalement suffi pour que le printemps reprenne possession des premiers versants adret. Si en altitude, l’énorme couche de neige résiduelle permet encore d’envisager sereinement quelques belles sorties à skis – surtout si les nuits finissent par se rafraîchir – au niveau de la vallée du Rhône, et en particulier sur sa rive droite, la progression vers la belle saison est déjà irrémédiablement enclenchée. Pas au point d’espérer avaler quelques milliers de mètres de D+ les pieds au sec, mais largement de quoi faire ressortir de sa léthargie hivernale notre incurable addiction au bike.
« Back on the bike », donc, du côté du Valais Central, pour voir comment nos « chers » singles terreux ou caillouteux ont passé cet hiver copieusement enneigé et, pourquoi pas, tenter d’en découvrir quelques nouveaux (si, si c’est possible) à rajouter à notre collection.
En avril, évite le versant ombragé de la forêt de Finges, dit le dicton populaire, mais en mars, fuis-le comme la peste, rajoute le VTTiste avisé.
Après quelques aller-retours infructueux et autres joyeusetés dignes des meilleurs diplômés de l'école de Changins, nous finissons par dégotter un single qui semble enfin vouloir remonter la rive droite.
Disons plutôt, qui semblait vouloir remonter, avant qu'il ne vienne buter contre le terre-plein de la nouvelle route cantonale.
Pas de souci, y a toujours un plan B.
Direction le lit sauvage du Rhône et son dédale de caillasse, de gravats et de sable mou.
Seconde option exigeante mais à peu près jouable jusqu'au moment de rencontrer un des innombrables bras du fleuve au débit plus important que ses petits frères.
Option, plan C (il reste encore 23 lettres à l'alphabet). Ascension vers la route cantonale ! <C'est quand même sympa le bike, première sortie, premier portage.
Une route finalement toute proche, mais courageusement défendue par une armée d'épineux en mal d'affection.
Cinq cents mètres de bitume interdit plus tard, un inattendu single nous sauve des affres de la circulation routière.
Direction Leuk via le vénérable petit pont sur la Dala.
Rendez-vous en terre connue...
... pour une première partie de descente hors sillon.
Si notre single préféré est bien entretenu, chaque saison le voit un peu plus marqué.
Pas de quoi gâcher le plaisir d'une première descente annuelle...
... d'autant qu'en se rapprochant de la plaine, son revêtement se fait moins terreux et par conséquent, son sillon, moins creusé.
Tiens, avec des arbres dépourvus de feuillage, il y a plein de nouvelles choses à découvrir.
Comme par exemple, ce superbe échevêtrement de méandres et de petits étangs.
Trève de poésie et retour au turbin du dimanche matin.
Travail plus exigeant que prévu avec ces hectomètres de vigne à réescalader pour tenter de relier Gampel à flanc.
Bingo ! Le traitillé de la carte nationale se transforme, une fois encore, en superbe single en balcon. Y a pas à dire, une formation de topographe dans l'Armée Suisse, ça peut servir à plein de choses, moins inutiles.
Whaouh, trop la classe, y a même un petit pont de pierre pour franchir l'étroit canal de bois du bisse Niedergampel-Gampel...
... de la bonne grosse barrière de mélèze solide et rassurante...
... mais aussi quelques tronçons jockerless (as usual)...
... de l'herbette en mal de chlorophyllisation...
... et des north (ou south) shores religieusement disposés au gré des ravins à franchir.
Placide comme un ours en peluche ou une baby hilghlander ?
La retraversée du bois de Finges nous force à nous rapprocher de son flanc sud en contournant ses nombreux étangs encore pris dans la glace.
Petit rappel pour le biker trop optimiste, à quelques kilomètres de distance, en mars, on peut encore facilement passer du printemps à l'hiver.