De nombreux villages du Haut-Valais se ressemblent : une situation en balcon au-dessus de la vallée, de petites habitations regroupées autour d’une incontournable chapelle, une route d’accès étroite et sinueuse, un réseau de chemins pédestres foisonnant et une occupation uniquement estivale. Même leurs appellations possèdent un certain nombre de similitudes. Courtes, claquantes et gutturales, Bachalp, Tatz, Raaft, Erl ou parfois plus chantantes, Oberu, Meiggu, Ladu, Finnu, Nessel. Pourtant, tous ces hameaux sont différents. Chacun possède son caractère, ses charmes et, surtout, ses résidents attitrés.
Sur une carte topographique aussi, tous les traitillés se ressemblent. Pourtant, sur le terrain, tous les sentiers possèdent ses propres particularités. Certains aiment la forêt, alors que d’autres préfèrent le vide. Certains offrent un tracé souple et coulé, là où d’autres sont vifs et nerveux en diable. Certains sont revêtus d’une terre lisse et douce, pendant que d’autres arborent caillasse et rochers. Certains offrent un profil onctueux et roulant, lorsque d’autres regorgent de cassures et de marches. Certains sont espiègles et joueurs, tandis sque d’autres sont plus rigides, voire carrément bourrus. A force de les fréquenter, semaine après semaine, il arrive forcément un dimanche où aucun traitillé repéré ne daigne se transformer en un «Wanderweg» véritablement adapté au VTT. On l’appelle le dimanche avec un petit « d » et avec un gros « G », comme galère. En principe, il y en a un seul par saison. Du coup, on sait qu’une fois sa date passée, tout le reste de l’été ne sera plus que bonheur, volupté et … sueur.