Notre premier Demècre date d’août 2001. Purée, 12 ans déjà !
A l’époque je roulais en Scott – eh oui, j’ai aussi été jeune et con – et on faisait le Dem’ dans sa version Fully-Dorénaz. Montée par Chiboz, l’Erié, Sorniot puis Col du Demècre, Diabley et descente sur Dorénaz. Un grand classique, beaucoup de déniv’ et l’habituelle procession de randonneurs grincheux, puisque ne pouvant pas aller plus haut en voiture, à gérer. Et puis, un jour, en regardant mieux la carte, on s’est aperçu que le Demècre, comme tous les cols, disposait de deux versants. L’un orienté à l’Est, côté Fully, et l’autre, orienté à l’Ouest, côté Collonges (prononcez Collongesse, ses nouveaux habitants comprendront mieux). Du coup, on s’est dit que ça pouvait être intéressant d’aller y dégourdir nos roues cramponnées, pour voir tout ce qu’on avait trop longtemps laissé de côté par confort et conformité. C’était en 2007, et dans mes souvenirs, comme dans tous les souvenirs, tout n’était pas impérissable.
Et pourtant ! Avec du recul, un peu plus d’expérience, d’aptitudes techniques et du matériel peut-être mieux adapté, la descente via l’amphitéâtrale combe de Chalet Neuf vaut son pesant de disques de freins surchauffés. Un petit bijou de 2’050 mètres de D-. D’abord en caillasse mouvante, rigoles profondes et marches mono-trajectoires à engager avec précision. Puis en virevoltants singles en sous-bois, parfois cassants, souvent facétieux, mais jamais méchants. Ensuite, en dévaloirs à bois, ou à bike, lissés par les années et les semelles de ceux pour qui c’était un travail et non un loisir, virages relevés, terre meuble, glissades en cascade et disques rougeoyants. Et enfin, du bon gros rocher, érodé par les siècles et les éléments naturels, bien fixe, parfois un poil engagé, mais jamais vicieux.
A l’heure où un itinéraire comme le surcoté « Brazilian » n’en finit pas de se détériorer à cause de sa renommée, il est utile de savoir que notre Vieux-Pays dispose d’alternatives tout aussi dénivelées et intéressantes, au potentiel largement sous-estimé. Mais ne le colportez pas trop loin. Nos cousins germains pourraient penser qu’on ne leur dit pas tout et que ça nous arrange bien qu’ils ravagent, en rangs serrés, les chemins des hauteurs de Nax, pendant que nous nous délectons, en petit comité d’initiés, de ceux de Chalet Neuf, juste un peu plus à l’Ouest.
Quand le team Pivot papote, ça cause forcément DW-Link, boitier élargi et nouveaux "Machs".Ah non, j'ai tout faux. Vous parliez chiffons ?
Un final routier avec des jambes de feu qui nous permettent d'avaler sans coup férir le trop bruyant quad de la cabane du Scex Carro... ou presque.
Le premier tronçon descendant depuis, disons, au bas mot (ou maux) deux heures bien sonnées.
Savez-vous comment les himalayens appellent leurs porteuses : des sherpettes ?Ceux qui ont répondu, en sifflant, ne sont que des gros machos !
Pas vraiment un chemin, encore moins une piste, juste un ancien chantier d'adduction d'eau potable judicieusement tracé pour permettre l'ascension de la montagne de Malève tout en restant en selle.
Signe cabalistique pour gazelle semi-blonde ?Comprenne qui pourra...
Déversant à souhait mais juste pentu comme il faut. La définition de "bikable" ?
Bikable, peut-être, mais avec du mollet...
... et une bonne dose de motivation.
L'Arpille en voisine, le Trient sous le coude...
... et un chemin de moins en moins en souffrance de pour cents.
Dis-donc, les radars de la NSA sont salement plus puissants que je ne l'imaginais.Barack, si tu me lis, pense à me rapporter la bio d'Edward Snowden que je t'ai prêtée.
Et une pause puls' au milieu des arolles, ça vous dit ?
Non ? Bon OK, on se reposera en roulant puisque ça passe de pentu à mal plat.
L'heure du choix : le chemin de contournement de la pointe de Bésery...
... ou l'habituel portage en direction du Portail ?
Ni l'un, un peu l'autre, mais surtout le Diabley en roulant...
... ou presque.
La grande bascule, face au point culminant de la commune de Fully...
...sous l'oeil amusé de son grand-frère européen.
En fait, à pied ou à vélé, la plongée Diabley - cabane du Demècre se prête bien à la "marche".
Jamais vu autant de lacs dans le vallon de Sorniot. Doit y avoir eu une livraison récente, genre printemps/hiver 2013.
Quand les gazelles "rekawettent" au sommet, c'est que l'été n'est déjà plus sur le grand braquet.
Deux doigts de frein, un zeste d'équilibre et une grosse rasade d'auto-persuasion : ça y est, la troisième épingle est avalée.
Avant.
Après.
Quand ça veut pas, ça veut pas !
Surtout quand les concepteurs du bike n'ont pas prévu qu'il tourne à droite.
Ca tombe bien, le chemin de Chalet Neuf ne fait pas vraiment dans l'épingle.
Ou alors, seulement dans l'épinge à camion... pardon à C'dale.
Miam Miam. Y a bon !
Ca secoue pas mal...
Ca "pivote" souvent...
Ca balance un peu...
Ca file jamais où on voudrait...
Ca tombe un peu du ciel...
Ca en jette un max et pas que des fleurs...
Le Creux de Zéman, plus qu'une combe, plus qu'un cirque, un amphithéâtre.
Moins cassant, moins pentu, mais plus racineux et plus virevoltant, le single de l'alpage de Chalet Neuf, ne perd rien au change.
Gauche 180 en approche. Je pense que tu devrais envisager de commencer à braquer, non ?
La piste de bobsleigh de la forêt des Avouillons débutent en fleurs et en fanfare...
... pour se terminer, 600 mètres plus bas, disques dans le rouge et poignets en pagaille..
Et une petite séance de jardinage pour retrouver la plaine du Rhône, une !