Les semaines d’octobre se suivent et leurs week-ends finissent tous par se ressembler. Une météo annoncé mitigée mais qui finit toujours par offrir un créneau de temps sec permettant de persister en selle, avec un zeste de conviction et quelques vêtements adaptés pour affronter des températures qui fléchissent inexorablement.
Traversées mythiques pour été indien persévérant, épisode 3, le Portail de Fully !
Les versants nord, au-dessus de 2’000 mètres, étant désormais irrémédiablement enneigés, pour continuer à crapahuter en altitude, il faut absolument privilégier les adrets. Si le Vieux-Pays, de part son orientation, n’en manque évidemment pas, il en est un, particulièrement spectaculaire, suspendu entre les falaises du Grand Chavalard et les vertigineux ravins plongeant sur Fully, qu’il faut absolument rouler au moins une fois dans une saison. Très « bikable », la traversée allant du Portail à l’Erié est souvent surfréquentée par les randonneurs pédestres à la belle saison et plutôt exigeante d’accès. Pourtant, une fois le calme automnal retrouvé elle reste un menu de choix pour dérouler du ruban terreux en admirant les plus beaux sommets des Alpes, du lointain Est des Valaisannes jusqu’aux plus majestueux dômes immaculés du massif du Mont-Blanc.
Octobre s’éclipse, mais notre été indien sans fin persiste, solidement agrippé à nos contrées préférées.
Pieds gelés et mobilier givré, l'arrêt p'tit déj destiné à subdiviser notre longue ascension se révèle moins accueillant que prévu.
A l'approche de Scex Carro, on sait ce que l'on a fait, et surtout, on voit ce qui reste à faire.
L'Au d'Alesse s'est déjà un peu transformée en neige.
Il est midi quand nous attaquons le splendide chemin avec vue sur ses dents omniprésentes.
Ce chemin pourrait être divin à remonter, s'il n'était pas précédé des 1'000 mètres de D+ nécessaires pour y accéder.
Notre ciel en témoigne. La prochaine incursion de mauvais temps est déjà à nos portes.
Les 200 derniers mètres ascendants redonnent leurs lettres de noblesse à la méthode "sherpa". Il était temps !
Un instant envisagée, l'option "Demècre/Bolivian" est rapidement rangée, vu la quantité de neige déjà rencontrée.
C'est boueux, collant et très salissant, mais qu'est-ce que c'est bon d'enfin rouler à flanc.
Surtout quand le flanc propose une telle vue.
Et comme l'arête n'offre pas vraiment de fil, il est forcément enivrant de la chevaucher pour quelques mètres.
Le moment où l'on voit tout ce que l'on a fait, mais où l'on se réjouit de ce qui reste à faire.
Dernier regard sur la partie occidentale du coude du Rhône ...
... et dernier sourire trop ventilé.
Il est temps de basculer vers des contrées plus tempérées même s'il faut un peu (plus) se mouiller les pieds pour le faire.
Soleil et douceur retrouvés, il suffit maintenant de laisser filer...
... sans jamais oublier de regarder où l'on met ses pieds (ou plutôt sa roue avant).
C'est toujours gluant, c'est toujours collant, mais désormais, c'est aussi amusant.
La vue est spectaculaire, mais notre chemin provisoirement trop étroit et exigeant pour réellement en profiter.
A flanc et à fond !
Sorniot's Surprise ! La neige résiduelle est largement plus présente qu'envisagé.
Du coup notre traversée vers l'épaulement du Chavalard s'avère bien plus humide et rock'n'roll que prévue.
Et forcément plus récrépissante aussi.
Et qui dit épaulement, dit aussi remontée finale pour y accéder.
Les derniers "vrais" coups de pédales de la journée.
Désormais, jusqu'à l'Erié, il n'y a plus qu'à se laisser couler...
... et déguster le balcon le plus "flowy" de la saison.
Ride, smile and enjoy, le dernier menu Mac'Alp.
Ni les falaises ...
... ni le vide ne sont jamais loin...
... d'un chemin qui est heureusement aussi large que techniquement peu exigeant.
Il suffit de s'y laisser emmener par des bikes impatients de l'avaler.
Quand les mélèzes commencent à vous cerner, c'est que l'Erié est annoncé.
Conifère centenaire et divin chemin.
Après le balcon, le toboggan.
La plongée vers Lousine s'annonce toujours aussi amusante.
Bobsleigh's party, c'est parti.
Garder un doigt sur le levier, mettre la roue dans le sillon et laisser la gravité faire le reste.
La Chiboz Highway : morainique et quasi rectiligne.
Pas d'arrêt au Relais, juste un nouveau morceau de chemin délicieusement épicé.
Va et découvre ton pays ...
... ou nos pérégrinations vino-viticoles pour trouver l'itinéraire le plus tortueux menant à nos bases.