Nouvelle semaine copieusement neigeuse suivie d’un week-end d’accalmie, à défaut de véritable beau temps. Pour ce premier dimanche de mars, fête du Carnaval en terres catholiques, madame météo nous avait promis quelques heures de temps sec et ensoleillé à nous mettre sous les spatules, avant l’arrivée, déjà annoncée, de « Danli », la 30ème dépression de l’hiver. Bien décidés à profiter de ce créneau inespéré, nous avons opté pour une sympathique petite course hérensarde, ou plutôt hérémensarde : la Pointe de Mandelon, au-dessus de l’alpage du même nom, haut-lieu du Grand Raid VTT Verbier-Grimentz.
Point de cliquetis de roues libres, point de jurons en dialecte suisse allemand et encore moins de gobelets en carton éparpillés le long du chemin. L’hiver à Mandelon est fait de calme, de sérénité et de blancheur immaculée, y compris dans le ciel… L’épisode ensoleillé promis n’aura finalement égayé que notre pique-nique sommital, le reste de l’itinéraire étant resté désespérément emprisonné dans un brouillard aussi tenace que collant. Pas grave ! A défaut de soleil, nous avons trouvé une belle couche de « peuf », fraîchement livrée, que nous nous sommes empressés de tracer en regagnant les rives de la Dixence.
Glacial petit biset descendant la vallée pour une prépa' matinale rapidement expédiée.
Ca partait pourtant bien : le pont utilisé par le Grand Raid est juste là pour nous permettre de traverser la Dixence, en gardant les pieds au sec.
C'est ensuite que notre première séance de jardinage de l'hiver nous a emmené crapahuter à travers bisses et forêts pour trouver un chemin jusqu'aux chalets de Fréta, puis de Maqué-Blanc.
Trace retrouvée et soleil annoncé : chronique d'une ascension désormais aussi agréable que prometteuse.
Le fond du val d'Hérémence semble donner raison aux prévisions de météo suisse.
La traversée de la forêt de Founou avalée sans reprendre le souffle, nous entamons la remontée des pâturages de l'alpage de Mandelon.
Malheureusement, notre itinéraire semble vouloir tourner le dos à l'éclaircie.
Autre saison, autres plaisirs.
Le nez sur les spatules (de toute façon on n'y voit guère plus loin) ...
... et l'espoir d'échapper au brouillard, chevillé au corps.
Bingo ! 20 mètres sous le sommet, nous finissons par émerger de la purée.
Vu l'étroitesse du promontoire, les places au soleil y sont chères, mais ô combien appréciables.
Les échos en provenance de la Maya nous confirment que sa patrouille est aussi prisonnière de la couche de status.
Après une longue attente dans l'espoir de voir les nappes collantes s'évaporer, nous décidons de les attaquer spatules en tête.
Si la visibilité est finalement plutôt correcte, il n'en va pas de même avec les nombreux rochers affleurants.
Tact et prudence n'étant pas forcément ma tasse de thé, j'opte pour le passage en force, au grand dam de mes X-Logic.
En quelques virages aussi rugueux que bruyants, l'épisode rocheux est oublié...
... et les vastes pâturages parsemés de mélèzes nous offrent leurs belles déclivités recouvertes d'une impressionnante couche de fraîche.
Simon Ammann, tu peux prendre ta retraite, la relève est assurée.
Et pour les notes de style, y a ce qu'il faut aussi.
Moins on fait de virages, plus on descend vite : les conclusions issues d'une saison en 27.5" appliquées au ski.
Descente dame à Crans-Montana ?Non, non, c'est pas crédible, y a bien trop de soleil.
L'éclaircie sur le barrage de la Dixence est aussi tenace que le brouillard sur nos têtes.
Simi, finalement, ça t'embêterai de rempiler pour une saison supplémentaire ?Y a visiblement encore quelques réglages à peaufiner.
Médaille olympique de la mauvaise foi.
Chemin forestier ou piste de bobsleigh ?
Back to Maqué-Blanc, le bien nommé.
Je n'ai jamais aimé l'asphalte et il me le rend bien.