Les week-ends se suivent et nos courses, désormais, s’enchaînent. L’hiver au rythme du ski de rando a enfin pris sa vitesse de croisière. Avec de la neige en suffisance, du beau temps régulièrement coordonné avec les fins de semaine et un degré de danger résolument bas, tous les ingrédients sont réunis pour « enquiller » les sorties et profiter au mieux de cette saison que certains nomment, à tort, « mauvaise », et que d’autres persistent à qualifier de « froide ». Au menu de notre samedi de « carna », une petite escapade hérensarde, destinée à nous faire découvrir une course parmi les plus accessibles de la région d’Arolla, la célèbre et parfois très fréquentée « Palantze ».
Côté météo, comme annoncé, la matinée avait des allures de plateau suisse, gris et nébuleux, sorte de « grasse mat’ » pour un soleil embrumé suite à de premiers débordements carnavalesques. Puis, au fil du dénivelé avalé, l’astre du jour a émergé, gratifiant le vaste versant de la Cretta, orienté Est, de ses plus ardents rayons matinaux, mais faisant aussi, du même coup, condenser l’humidité nocturne en une belle couche de stratus élevés, bloquée aux alentours des 2’700 mètres, comme cela a souvent été le cas cette semaine. Alors, autant dire que notre descente, sur un échantillon complet de neiges difficiles, a surtout valu pour sa partie supérieure émergée. Une fois repassés sous le couvercle, dans le gris poisseux du stratus, revêtement « trafollé » et manque de visibilité, ont joué contre nous pour nous empêcher d’apprécier à leur juste valeur, les pâturages de la Cretta et de Coutaz et leurs vastes pentes alléchantes.
Qu’importe, l’intérêt, aujourd’hui, était de découvrir, avant, peut-être, de revenir pour profiter d’une belle couche de fraîche dont cet hiver généreux finira forcément par nous gratifier à nouveau, peut-être même, plus rapidement que prévu.
La Coutaz, premiers pas.
Petit matin quasi londonien, les pintes de bière en moins.
Trace forcément "patrouille", lustrée et localement reculante.
Tous les ingrédients sont réunis pour un démarrage en douceur et en confiance. Ou pas.
Beaucoup de traces de ski et une belle avalanche de reptation...
... que certains cornus s'empressent de mettre à profit pour leur petit déjeuner.
De premiers rayons fripons se glissent sous le couvercle pour tenter de le soulever.
D'un seul coup, un déluge de ciel bleu s'abat sur nos têtes...
... même si, sur la rive opposée, l'astre du jour peine à vaincre ses vapeurs carnavalesques.
Du bleu, du blanc et même pas de vent, y a pire comme bannière pour un samedi de février.
Premier indice que la journée n'est pourtant pas gagnée, l'humidité peine à s'évacuer par le haut.
Côté épaisseur de manteau, les vieux madriers de ce petit chalet de la Remointse en ont sûrement déjà vu de plus dodus.
Tout comme son voisin qui a déjà dû voir d'autres skieurs visiter son toit à la faveur d'un pont de neige provisoire.
Que peuvent bien se dire deux paires de MTN Explore 88 quand ils se croisent ? S(h)alom(on) !
Trèves de salutations, y a encore un peu de chemin à faire.
D'autant que ce n'est vraiment pas le moment de mollir, car Mr Stratus a choisi de se la jouer "soupe au lait".
Ne reste qu'à espérer que quelqu'un finisse par mettre le couvercle, histoire de l'empêcher de déborder.
Next Stage ?
Ca bouillonne à tout va, mais ça commence pourtant à stagner. 2'700, le chiffre de la semaine.
Tu te crois à la piscine ? Méfie-toi, y a pas vraiment pied.
Fait iech, mais va pourtant bien falloir plonger.
Après deux virages, le constat est posé. En une semaine, le revêtement à complètement changé et pour de la poudreuse, faudra repasser.
Je ne sais pas si les épreuves de slopstyle ont déjà débuté à Pyeongchang, mais sur la Palantze, y en a qui se donne à fond.
BanzaÏ ! On va quand même pas se laisser emmerder par une bête couche de chantilly un peu collante.
Flammèches frivoles et partie de cache-cache.
A trop vouloir jouer, on finit par s'y perdre...
... avant de finalement ressortir sous le couvercle.
La célèbre Jazz du St-Bernard, loin de ses bases, pensait avoir gagné deux grandes oreilles... avant d'être mangée.