Certains aiment le Rogneux par 916 et sa voie normale, via son « Intégrale », d’autres, dont nous faisons partie, le préfèrent par Mille et en comité plus restreint. Monument régional en matière de « peaux », ce « trois milles » que j’ai quotidiennement dans mon champ de vision attire autant qu’il repousse. Force est de constater que son itinéraire habituel, au départ de Lourtier, à la fois long, ombragé et très fréquenté, exerce avant tout sa force d’attraction sur les amateurs de gros dénivelé, alors qu’il aurait tendance à rebuter les adeptes de rando « plaisir », de soleil et d’itinéraires plus paisibles. Du coup, on s’était dit qu’en choisissant le lendemain de sa course de ski-alpinisme bisannuelle et son itinéraire le plus alpin, on avait de bonnes chances de profiter des charmes du Rogneux sans avoir à en supporter les inconvénients liés à sa sur-fréquentation.
Et ça aurait pu être le cas, si nous avions réussi à démarrer plus tôt du Châble et que notre rythme pour transiter du sommet de la Pasay vers le col de Mille avait été un poil plus convaincant. La faute à un horaire d’ouverture des remontées de Bruson pas très favorable à la rando et à une trace de traversée particulièrement verglacée, que certain(e)s ont eu un peu de mal à apprivoiser. Résultat des courses, nous somme arrivés au pied de l’ascension finale avec pratiquement deux heures de retard sur notre planning. Du coup nous avons opté pour une montée uniquement « peautée » jusqu’aux fatidiques 2’766 mètres de l’arête, point de déchaussement habituel, pour ensuite, plonger directement vers les Oujets de Mille, via le formidable plan incliné du Mortay. Excellente option, sa neige s’est révélée beaucoup plus skiable qu’espéré et notre descente encore plus « bluffante » que tout ce que nous avions imaginé.
Mortay ou l’histoire d’un plan B un peu mouvementé mais peut-être plus gratifiant que tous les plans A qu’on aurait pu échafauder.
Chargerat, 9 heures et des poussières : c'est plus vraiment un train-train du matin, c'est carrément un convoi qu'aurait fait grass'mat'.
Les dernières parcelles d'ombre et de fraîcheur d'une journée dont "printanière" ne sera que l'amorce du prénom.
Bien tracé, mais particulièrement verglacé, le contournement de Dame Payanne se passe plus ou moins bien, selon la longueur de ses poils de peaux et/ou de la confiance mise en elles.
Courte descente "peautée" vers le Basset avant l'attaque du deuxième "raidard" de l'itinéraire, le Mont Brûlé.
Pas vraiment moins verglacé, mais autrement plus pentu, l'ascension de son flanc Ouest ...
... donnera quelques sueurs froides (c'est un comble vu la température) à certaines "converseuses" en mal de confiance ou de technique.
Et l'arrivée dans son flanc sud n'est pas vraiment favorable au relèvement du niveau d'assurance.
Complètement verglacé, il s'aborde nez sur la trace et couteaux sous les skis.
Voire même, directement par la ligne de crête, skis sur le sac et sourire un peu crispé.
Dans mes souvenirs, Mille n'a jamais été vaincu autrement qu'à la force du mollet. Pourtant, aujourd'hui, une fois "dépeauté", il n'y a plus que sur nos bras que nous pouvons compter.
Pas d'arrêt terrasse, saison oblige, juste une longue glissade sur neige molle pour se rapprocher en douceur du point d'inflexion final.
Notre ultime ascension s'entame entre printemps et été, entre neige regelée et secteurs dénudés.
T'es sûr que tu veux vraiment poursuivre l'ascension, skis sur le sac ?
Pas besoin de répondre, ton sourire suffit.
Direction Mortay, le mal nommé et sa face nord protégée.
L'intégrale par l'arête Ouest, ce ne sera pas (encore) pour aujourd'hui.
Pas grave, Mortay et son phénoménal plan incliné, de neige encore poudreuse est complètement tapissé !
Si regrets, il y avait, ils y sont rapidement oubliés.
C'est vaste, bien revêtu, juste pentu comme il faut et, en plus, y a même le wifi (à condition d'être équipé de 2 antennes).
Anne, ma soeur Anne, tu sembles soudain bien moins craindre une potentielle avalanche que les précédentes conversions aériennes et verglacées.
Quand le plan B surpasse tous les plans A imaginés, c'est que les GO sont particulièrement inspirés... ou simplement un peu vernis.
Qu'importe l'ivresse, tant qu'il reste du flocon (à soulever).
Au pays du "free", le ride, qu'il soit sur deux roues ou deux skis, est toujours roi.
Un coin de vallée encore poudreux à skier. On en avait rêvé, Mortay nous l'a déroulé.
Même Dame Céline, pas vraiment convaincu par l'option choisie, mord désormais dans cette face un peu cachée, comme une affamée.
De Mortay aux Oujets (de Mille) il reste encore tant à skier...
... qu'il serait dommage de ne pas en profiter.
Soleil rasant et neige encore appétissante après 15 jours de météo printanière.
En avril, ne te découvre pas d'un fil, mais en février, fais ce qui te plait.
Bon, c'est pas tout ça, mais va quand même falloir songer à changer de rive (du torrent de Versegères).
Voir d'où l'on vient, en attendant de savoir éxactement où l'on va.
Les Oujets, à vélo ou à skis, ça reste encore et toujours une étonnante partie de montagnes russes.
A chacun sa crête, et les "vannes vaseuses" seront bien gardées.
Tu la vois la vaste clairière du Tseppi ? Eh bien, c'est pas là qu'on va !
Direction le Vintsiè, sans passer par l'alpage de Mille inférieur.
Neige de plus en plus radoucie et virages de plus en plus moelleux. Le duo win-win de notre rapide perte d'altitude.
Et un chemin de forêt, un !
Welcome to Bruson Est, aussi nommé la Darbellaire en l'honneur de l'épouse d'un célèbre conseiller d'Etat Valaisan ?
L'entrée dans le chemin des Râpes s'annonçait pourtant bien ...
... avant qu'il s'ingénue à nous démontrer d'où venait son appellation à propos de la quantité de neige proposée.
Enfin de retour en rive droite. Il en aura fallu du temps, du dénivelé négatif et de la sueur.
Je ne savais pas que les habitants de la Montoz Downtown avait désormais une piscine olympique devant leur pas de porte. Vainards, va !