Trois ans sans Durand, c’est long ! Mais de là à la mettre au programme d’un 26 octobre, c’était peut-être placer la barre un peu haute. Si au cœur du Vieux-Pays, la limite de la neige peine, pour l’instant, à se maintenir sous la barre des 3’000 mètres, il en va tout autrement pour la crête sud des Alpes. Soumise à des tempêtes de foehn répétées depuis plusieurs semaines, cette ligne de démarcation y est beaucoup plus fluctuante. On s’attendait donc à se mouiller les pieds pour franchir les fatidiques 2’797 mètres de Dame Durand, mais sûrement pas à devoir tracer dans 30 bons centimètres de poudreuse, dès Plan Fenêtre franchi.
Trois ans sans Durand, c’est long, mais 200 mètres, d’abord en D+, puis ensuite, en D-, à « crapahuter » avec de la neige jusqu’à mi-mollets, c’est aussi épuisant que peu gratifiant. Quand on aime, on ne compte pas, mais quand on n’aime pas, est-ce qu’on compte ? A cette question, une seule réponse : il va encore falloir revenir, la saison prochaine, pour rendre visite à Madame Durand. Et, cette fois, si possible, un « chouïa » plus tôt dans la saison.
Un nouveau jour, pas vraiment ordinaire, se lève sur Mauvoisin.
Si l'unique non-assisté du jour est déjà à la traine, c'est uniquement parce qu'il passe son temps à photographier à tout va.
On passe du clair-obscur à la lumière et de l'ombre au soleil avec le même plaisir. Un plaisir aussi physique que psychologique.
A la Lia, les premières couches de vêtements regagnent déjà les sacs à dos.
Peut-être un peu tôt, d'ailleurs, si on en juge la face nord du Mont-Gelé, le bien nommé.
L'automne en pente douce ?
Jusqu'à Grand Charmotane, oui. Ensuite, c'est une autre chanson.
Même si le « E » aide bien à l'affaire ...
... le chemin de Plan Petit Giétro ne donne jamais rien.
Quand le mode « walk » est en rade, on a tendance à vouloir persévérer en selle.
Peut-être trop, parfois. Résultat, un bel OTS (Over The Saddle) des familles pour l'ami Oli.
Pas de quoi le rendre moins entreprenant, juste un peu plus prudent sur les capacités d'ascension de son Felt d'un jour.
Alors, lui prêter un Levo, c'est un peu comme lui recoudre des ailes dans le dos.
Surprise ! Au rendez-vous des 2'500 mètres, une fine couche d'or blanc...
... qui va rapidement en s'épaississant.
Avoir les pieds mouillés, on s'y attendait, mais sûrement pas dès Plan Fenêtre.
Si en mettant à profit la ligne de crête, y a encore moyen de rouler ...
... en regardant vers l'avant, on n'y découvre vraiment rien de réjouissant.
Même avec beaucoup de conviction, l'ascension en selle devient malheureusement impossible.
A partir de là, celui qui n'est pas en « E » porte, les autres poussent.
De la neige fraiche et du soleil. En d'autres occasions, ça aurait pu être le cocktail « win-win » du jour.
Mais aujourd'hui, même l'ombre protectrice du Mont-Gelé, le doublement bien nommé, ne nous fait pas rêver.
L'ami Kicco n'est jamais le dernier quand il faut tracer.
Comment expliquer à Christophe qui découvre l'itinéraire que c'est normalement quasi intégralement roulable ?
Sûrement pas en abordant la descente de cette façon.
Vous avez mis vos ARVA ?
Si la moraine aux edelweiss n'a jamais été aussi blanche, ce n'est malheureusement pas à cause de la prolifération de ces petites étoiles alpestres.
Recouvert d'or blanc, le fameux pierrier de Thoule n'est pas moins redoutable, juste un peu moins rugueux et donc plus piégeux.
Chez Felt, ils savent comment vous traitez les bikes qu'ils se sont évertué à rendre à peu près roulables ?
Certains jours, le bonheur est encore plus dans le pré que d'autres.
Passer de l'ocre au blanc est une bénédiction pour le secteur touristique alpin, mais passer du blanc à l'ocre, est un soulagement pour les pieds congelés.
Cheval Blanc, toujours aussi beau, sauf que question blanc, on a déjà pas mal donné, pour aujourd'hui.
Le Rû de By, ami de tous les retours en pente douce vers Etroubles.
Voir Champillon, c'est souvent retrouver notre Uber de la journée.
Oli, grand fan de la Duran-Duran, avec les moustiques collés sur les dents de devant.