Grande et longue journée au départ d’Argegno, pour une incursion plus profonde le long de la jambe Ouest du « lago di Como ». En s’enfonçant en direction du nord et en se rapprochant de la jonction avec les branches « Lecco » et « Colico », les rives se font plus abruptes, les sommets s’élèvent et notre itinéraire, par la même occasion, peut enfin s’extraire des forêts.
Pour couronner le parcours panoramique proposé, Lino, notre « guida » du jour, avait choisi de nous emmener sur le chemin militaire du Monte Crocione, histoire de rajouter aux incroyables points de vue sur la presqu’île de Bellagio, une grosse dose de plaisir à la fois technique et ludique.
Plus on se rapproche de la modeste demeure de George « What Else » Clooney, plus nos journées prennent de l’envergure. C’est de bon augure pour la journée de demain dont l’itinéraire annoncé va jouer à saute-moutons dans les montagnes situées directement au-dessus de Bellagio.
Après une longue transition routière assez flippante, entre Ossuccio et Argegno, la terrible ascension de l'ancienne route de Pigra. Ou comment bien commencer notre 3ème jour « commasque ».
Mais une fois le village perché passé, la « Via Militare » et ses déclivités modérées, prend la main sur notre infâme chemin du matin.
Alpe di Colonno, Rifugio Boffalora, Alpe D'Ossuccio, Brochetta di Leno, les alpages succèdent aux refuges, mais notre « Via Militare » n'en finit pas son ascension à flanc.
Rifugio Venini, entre Monte Galbiga et Monte di Tremezzo, le point culminant de notre journée
Direction le versant sud du « Monte Crocione » et sont chemin en zig-zag qui nous fait déjà saliver.
Même après autant d'années, on voit bien tout le travail réalisé par les militaire pour parcourir et fortifier le Monte-Crocione.
Lino, « nostra guida del giorno » qui ouvre et que nous suivons sans nous faire prier.
Forcément, avec de telles perspectives, on pédale sans jamais rechigner.
« La c’è la casa di George » ! Si c'est Lino qui le dit, on ne peut que le croire.
Bellagio c'est beau, mais notre « sentiero » commence à demander de la concentration pour être roulé en sécurité.
Du coup, pour admirer, il faut savoir s'arrêter.
Le premier des 17 lacets du sentier militaire du Monte_Crocione donne d'emblée le ton : acéré comme un coup de fouet.
Du Monte di Tremezzo à son village éponyme, il y a exactement 1499 mètres que nous nous empressons de dévaler.
Rouler sans visibilité par un temps aussi ensoleillé, c'est possible ? Oui, surtout quand les prés à proximité n'ont jamais été fauchés.
Le lacet à 180°, avec une marche artificielle en son milieu, illustré par l'image. Le tenter, c'est souvent se vautrer.
Et le menu ne change pas quand on retrouve les forêt. Une succession de longues rectilignes en pente douce, entrecoupées de lacets acérés.
La seule chose qui change, c'est que la visibilité est bien meilleure avec une végétation empêchée de pousser par l'ombre des arbres.
A un moment donné, on devait forcément aborder les hautes falaises visible des rives du lac. C'était forcé.
Les aborder, oui, mais les traverser dans l'obscurité et sans faire pieds, ça, c'est vraiment une nouveauté !
Ce qui n'en est pas vraiment une de nouveauté, c'est la caillasse typique du sud des Alpes.
Ceci dit, quand elle est « organisée » et fixe, comme sur ce sentier extrêmement descendant, ça peut devenir un exercice intéressant.
Le court tronçon semi-routier de Monte Brent, l'occasion rêvée de soulager nos bras fatigués ?
Un répit aussi bref qu'unanimement apprécié.
Mais, ici plus qu'ailleurs, la caillasse mouvante, n'est jamais très loin.
Et la « fixe », pas forcément toujours plus conciliante.
... l'exercice reste « péricoleux » et exigeant pour le matériel. A défaut de clavicule, ce n'est, cette fois, qu'un rayon qui s'est cassé.