Pour la première rencontre annecéo-valaisanne de la saison, nous avions choisi d’aller oxygéner nos crampons sur un terrain « neutre », à mi-chemin des bases habituelles de chacun des protagonistes : le plateau d’Assy, au pied de la chaîne des Fiz, dans la région de Sallanches. Le spot s’est révélé propice au VTT malgré notre totale méconnaissance du terrain. Si la montée initiale de la plaine de l’Arve jusqu’à l’entrée du Plateau d’Assy, s’est montrée plus « bitumeuse » que nous l’aurions souhaitée, la suite de la rando a fait la part belle aux pistes forestières et aux single-tracks escarpés, puis aux sentiers d’altitude et finalement aux tortueux chemins en sous-bois. Cette journée fut étonnamment une succession d’heureuses découvertes dans un cadre époustouflant : les contreforts de la chaînes des Fiz offrent, en plus de leur propre élégance abrupte et sauvage, un point de vue tout à fait exceptionnel sur l’intégralité du massif du Mont-Blanc.
Ce régal pour les yeux et la tête ne l’a pas forcément été pour les muscles. Les terribles déclivités à escalader pour atteindre le tracé du Tour du Pays du Mont-Blanc et son superbe sentier accroché entre les hautes falaises des Fiz furent un met particulièrement copieux pour un début de saison. L’intensité de l’effort nécessaire pour nous hisser au-dessus des pentes boisées a finalement trouvé une juste récompense avec le partage d’un gouleyant Vin de Savoie, millésime 1999, face aux neiges éternelles du toit de l’Europe.
Village de Passy – Km 3 de la rando. PA est déjà en train de mettre en pratique les recettes décrites dans son livre : « Le Petit McGyver Illustré à l’usage du VTTiste ». Après faites un noeud pour réparer votre chambre à air, il tente : du papier d’alu, des cailloux, un bout de carton – 3 raisons pour revoir l'alignement de votre axe de pédalier titane.
A l'arrivée sur le plateau d'Assy, nous optons pour un radical changement de programme. Fini la puanteur du bitume et ses trop nombreuses voitures, place au charmes des chemins forestiers.
La très forte déclivité des chemins empruntés a le mérite de rapidement nous élever pour découvrir un panorama phénoménal : le majestueux et imposant versant nord du massif du Mont-Blanc se dresse face à nous tel un gigantesque mur de neige et de glace.
Pour Christophe, très affûté au sortir de l’hiver, les forts pourcentages ne sont que des mots et des chiffres, alors que pour d’autres, ce ne sont que des maux.
A partir de Curalla, la rando se poursuit à la force du mollet. Ca reste encore une histoire de crampons, mais l’usure de ceux de nos pneus diminue au fur et à mesure que nous sollicitons ceux de nos chaussures.
Une fois récupéré le tracé officiel du Tour du Pays du Mont-Blanc, le single-track redevient intégralement ou partiellement roulable, selon qu’on se nomme JP ou pas.
Le pied du Frioland marque le passage au point culminant de notre rando. Ce n’est pourtant pas la cause du sourire béat qui fend le visage de PA. Pour en découvrir la « vraie » raison, il vous faudra patienter jusqu’à la photo n°11.
Une bouteille de Vin de Savoie, millésime 99, pour porter un toast au soleil, à la montagne, au VTT et aux potes. Elle est pas belle la vie ?
C’est aussi pour ça que j’aime faire du VTM (c) - Vélo Toutes Montagnes.
Après la désormais traditionnelle séance de chambrage, retour en selle pour attaquer la descente vers les chalets de Charbonnière, au pied de la Pointe de Platé, pilier Ouest de la rocailleuse chaîne des Fiz.
Les effet désinhibants du gouleyant nectar se font immédiatement ressentir. PA attaque la descente bille en tête. Au premier passage « engagé » il opte pour la technique « Trop fastoche, même pas peur », file instantanément tête première en direction du précipice et finit in-extrémis suspendu aux souples et résistantes branches d’aulnes salvateurs, dans l’hilarité générale.
La désescalade continue à un rythme à peine plus calme, donnant droit à une série de figures du plus bel effet. Eh, les gars ! Pour la prochaine sortie, on emmène chacun sa boutanche !
Christophe, lui, s’essaie au concept du «No foot» avec plus ou moins de bonheur.
Après quelques détours pas forcément choisis, nous nous retrouvons finalemement en vue des villages du Lavouet et des Planchères. C’est l’occasion de rendre un dernier hommage à ce majestueux toit de de l’Europe qui nous a accompagné durant toute la rando