Quellle rando pourrait se révéler plus judicieuse, en cette veille de fête nationale, que ce tour VTT à travers une des régions les plus authentiques de Suisse ? Coincée entre la touristique vallée des Ormonts/Diablerets et la célèbre région de Gstaad/Chateau d’Oex, toute la zone située entre les cols des Mosses et du Pillon est un véritable musée vivant de ce qui fait, ou faisait, la réputation des montagnes helvétiques. Innombrables troupeaux de vaches aux sonnettes tintinnabulantes, petits chalets de bois tané par le soleil aux fenêtres fleuris de géraniums, vastes pâturages verdoyants, parfaitement entretenus et délimités par des clôtures, et bien évidemment, résidants ou bergers aussi sympathiques qu’authentiques.
Pourtant peu éloigné de nombreuses stations touristiques, l’endroit est manifestement trop fruste, mésestimé et surtout difficile d’accès, pour attirer les habituels randonneurs estivaux, adeptes d’efforts désinvoltes ou préalablement motorisés. Rien de rédhibitoire pour nous convaincre de ne pas aller y dérouler les crampons de nos chères montures, bien au contraire.
Après une courte entrée en matière faite de pentes douces et de larges pistes, la première difficulté de la journée nous tombe dessus entre épilopes et conifère : le sinlge-track menant à Oudiou.
Oudiou, première pièce du puzzle de notre journée en Suissitude
La chevauchée fantastique ou la conquête de l'Est ? En l'occurence, c'est les deux à la fois. Full gaz, direction le Col du Pillon.
Perte d'altitude conséquente, mais plaisir maxi. Carpe Diem. Profitons du moment présent.
Next Stage : Marnex 1788.
Dès notre arrivée à la hauteur des sept bâtisses de Marnex, les règles du jeu changent. Le chemin s'estompe dans la nature.
Finalement retrouvé, il se montre aussitôt capricieux, comme si nos roues habilement dirigées lui titillaient l'échine.
Après quelques nouvelles sautes d'humeur, le maudit chemin finit pourtant par nous mener jusqu'aux chalets de Meitreile. Suissitude Puzzle - Pièce 2. La truculente aïeule bernoise habitant l'incroyable chalet abandonne son bain de soleil pour nous inviter à partager un thé froid maison : menthe sauvage macérée dans l'eau du ruisseau. (Traduction : breuvage tiédasse au goût âpre et terreux)
Malheureusement l'itinéraire prvévu nous force à tourner le dos aux eaux turquoises de l'Arnensee et de reprendre l'ascension en direction du Col de l'Iseneau.
Comme le sommet du col n'est pas très loin, nous en venons rapidement à bout.
En basculant sur le versant nord de l'Iseneau nous pénétrons dans un autre monde. Plus aucune trace de civilisation en vue. La nature sauvage à l'état pur.
Pas de traces de civilisation implique également une totale absence de chemin. Fort heureusement, vu la topographie des lieux, ça ne pose aucun véritable problème de dévaler directement à travers les pâturages.
Bordé par l'Arnenhorn et la Cape au Moine, le long vallon qui mène vers l'alpage de Sazième est particulièrement vaste et sauvage.
No W.O.T.T. Today, But A W.I.R.F. (Wheeling In Rain Forest). Les épinards sauvages qui colonisent la petite cuvette de Planpérette m'offre l'opportunité de m'entraîner à mon exercice favori dans un décor original.
La descente en direction des Maulatreys se poursuit dans un superbe décor de grandes gentianes.
Ca passe ! La végétation est maintenant tellement abondante qu'il faut rouler de longs tronçons pratiquement en aveugle et faire entière confiance au constructeur du chemin...
La Combe des Fonds, dernière ascension du jour. La chaleur est maintenant accablante et les pourcentages de fin de la rando qui se profile au loin assez décourageants. Heureusement que le nombreux public qui s'écarte au dernier moment nous encourage avec sonnettes et meuglements.
