Après un départ tardif, rafraîchi par les dernières bruines matinales, l’habituelle et insipide ascension routière des Mayens-de-My s’est agréablement métamorphosée en surprenante partie de cache-cache à travers nappes de brouillard et écharpes de brume résiduelle. En émergeant au soleil des alpages, nous pensions avoir mangé notre pain noir du jour, bitumeux et humide. C’était sans compter avec les conséquences d’une semaine pluvieuse et neigeuse à souhait. La météo déplorable de ces derniers jours a transformé notre terrain de jeu traditionnel sur les hauteurs contheysannes en véritable bourbier.
Les pistes d’alpage et chemins pédestres menant de Pointet vers la Croix de l’Achia ont été littéralement inondés par les abondantes précipitations et ravagés par la désalpe du bétail. Si cette montée finale peut facilement être qualifiée d’exercice d’équilibrisme aquatique, que dire de la « désescalade » du versant Nord du col, toujours aussi vertigineuse et, une fois n’est pas coutume, recouverte de neige fondante et de boue liquide. Une seul mot me vient à l’esprit : « dantesque ». Comme si cela ne suffisait pas, le portage pour remonter vers la Chaux de Lotze nous a, lui-aussi, réservé son lot de pateaugeages humides et froids, pimentant un itinéraire localement engagé, de bouffées d’adrénaline pas toujours souhaitées. Après une telle équipée, notre arrivée sur les hauteurs des magnifiques pâturages de Lotze a fait figure de véritable « retour des enfers ». Quel plaisir d’y enquiller agilement le magnifique single-track asséché par un soleil retrouvé, sous le regard des hordes de chamois et des troupeaux de moutons, sifflant ou bêlant, dans la douceur d’une fin d’après-midi radieuse.
Météo incertaine, mais motivation intacte, le goudron des Mayens-de-My est avalé rapidement mais sans réel enthousiasme.
En même temps que nous quittons le bitume, le soleil perce à travers les dernières nappes de brouilard.
Alpage de Pointet : totale indifférence animale pour des cavaliers surgit du brouillard.
Les terribles déclivités initiales de la piste d'altitude restent gérables grâce à la présence de la caillasse qui en améliore l'adhérence.
Les tronçons de piste tracés directement à travers pâturages sont eux, beaucoup plus collants et glissants, et par conséquent délicats à escalader dès que la pente s'accentue.
Dès que la configuration du terrain le permet, nous quittons la boue des chemins et pistes pour rouler directement à travers pâturages.
A force d'abnégation et/ou d'habileté nous finissons par accéder aux dernières terrasses herbeuses nous offrant une superbe vue sur notre axe de rotation du jour, le Mont-Gond. Ne reste plus qu'à en faire le tour.
Comme souvent, l'ascension terminale se fait vélo sur le dos....
.... et, une fois n'est pas coutume, avec de la boue jusqu'aux chevilles.
Le vertigineux versant Nord du Col de la Croix de l'Achia.
Pffff ! Même pas peur....
... et surtout même pas sérieusement réfléchi.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les parties enneigées ne sont ni les plus délicates, ni surtout les plus glissantes...
La terre noire gorgée d'eau mélangée aux nombreux éclats d'ardoise a transformé notre chemin en véritable savonnette.
Heureusement tous les éléments ne sont pas contre nous. La météo s'améliore indiscutablement.
Les premiers véritables rayons de soleil commencent à réchauffer la vaste combe de Mie, mieux orientée que le versant que nous désescaladons tant bien que mal.
Si l'exercice reste engagé, la perspective des premières crêtes libres de neige nous redonne de l'allant.
Mais si, ça passe.
De toute façon, rebrousser chemin ne fait pas partie de notre vocabulaire vttesque.
Grâce à notre perte d'altitude et à une orientation plus favorable, la partie ouest du chemin devient plus roulable....
... quoique localement très délicate, lors des traversées de ses vertigineux couloirs.
Notre arrivée sur les premières crêtes herbeuses est un soulagement.
Le terrain y est mieux drainé et notre chemin enfin roulable dans son intégralité.
Avec une vitesse retrouvée, l'intersection marquant le point de remontée est rapidement en vue.
Avant d'attaquer notre deuxième portage du jour, un sommaire exercice de nettoyage pourrait s'avérer utile en vue d'alléger nos montures joliment embourbées.
Le chemin de remonté vers la Chaux de Lotze, est du même accabit que celui que nous venons de dévaler, à la différence notable qu'il bénéficie d'une orientation plus favorable, qui le rend un poil moins périlleux.
Flagrant délit de récupération dans le contre-jour d'un itinéraire plein de contrastes.
Nous entamons les derniers mètres d'ascension du jour, complètement trempés et crottés, mais avec une motivation décuplée par notre prochain et définitif retour en selle.
Quelques tronçons boueux mais roulables nous permettent d'agrémenter notre retour vers le versant ensoleillé du Mont-Gond.
Nous tournons définitivement le dos à la Quille du Diable et au profond et humide cirque de Derborence pour filer rapidement vers l'alpage de la Chaux de Lotze.
Derborence, justement, 1000 mètres en dessous de nos crampons. Ce n'est vraiment pas le moment de céder à l'euphorie ou à la déconcentration.
Les pâturages ensoleillés de Lotze, notre rédemption du jour.
Même les pierriers piégeux qui surplombent Montbas ne sont que suavité et douceur en revenant d'où nous revenons.
Trajectoires parallèles et but commun.
Si le tracé du chemin est parfois incertain, l'environnement est définitivement divin.
Le passage d'une pâture à l'autre nécessite la traversée de vertigineux couloirs...
... que la relative sécheresse du terrain et la bonne qualité du chemin rendent presque facile.
Le jeu consiste à être à la fois suffisamment concentré et relâché pour conserver vitesse et fluidité.
Pour une fois, la cohabitation avec les randonneurs ne pose aucun problèmes...
La très bonne qualité du sentier nous permet de conserver une bonne moyenne et de filer rapidement vers Lotze....
.... tout en gardant suffisamment d'attention pour déjouer les pièges d'un itinéraire somme toute assez engagé.
A ce rythme le dernier couloir à franchir n'est qu'une simple formalité.
Alpage de Lotze : c'est tout droit. Faut juste éviter la masse bêlante et curieuse.
Cap sur la plaine.
Une piste à la déclivité d'un chemin nous fait rapidement perdre de l'altitude.
Les falaises du Scex-Riond ne sont rapidement plus qu'un souvenir.
Un ultime et modéré effort : la transition finale, via le bisse de la Tsandra.
La perspective de la fondue promise décuple nos ultimes forces.
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