Avec un H, ça aurait pu être un des plus hauts sommets du massif de l’Himalaya. Sans E, ça aurait pu être une grande ville de l’ex-Allemagne de l’Est. Oui mais voilà, le Lotze qui nous intéresse aujourd’hui n’est qu’un pittoresque alpage suspendu au-dessus de Derborence, dans le vallon de la Lizerne. En principe ça n’aurait dû être qu’un magnifique endroit de plus sur le passage d’une de nos randos VTT. C’était sans compter avec la saison encore peu avancée et la neige encore présente sur les hauteurs. Le sympathique petit alpage perché au-dessus des falaises de granit est ainsi devenu le point culminant de notre dernière sortie.
Point de descente d’anthologie sur le Derborence cher à Ramuz, point de retour vers la plaine du Rhône par l’interminable sentier tricotant nonchalamment au travers des profondes forêts du versant Est du Haut de Cry. Ca n’enlève rien aux charmes de l’endroit : les vastes pâturages de la Chaux de Lotze offre bien plus qu’un panorama incroyable aux valeureux bikers qui sont prêts à affronter les 1800 mètres de dénivellé nécessaires pour s’y rendre. Les pentes herbeuses, les terrasses ensoleillées et les combes abruptes qui s’accrochent aux flancs allant du Sex Riond jusqu’au Mont Gond sont autant de petites perles que la nature égrène généreusement aux yeux émerveillés de tous les amateurs de randonnées en montagne.
Un court mais rude palier à travers le vignoble de Conthey à Daillon, suivi d'une longue ascension à travers pâturages et forêts nous amène enfin à Mosson, point culminant des Mayens de Conthey.
Désormais fini le ruban de bitume, place à la terre et aux choses sérieuses.
Et côté sérieux, la piste qui contourne les falaises du Sex Riond, elle en connaît un morceau : 450 mètres de dénivelé en moins de 3 kilomètres, prévoyez quelques pulsations de réserve et des mollets bien entraînés. Ce qui est loin d'être notre cas en ce début de saison
Allez hop, encore un effort et nous allons quitter le versant nord de la plaine du Rhône pour pénétrer dans le vallon de la Lizerne.
La montée est vraiment terrible et la pente ne faiblit pas. Pourtant l'arrivée dans le magnifique vallon de la Lizerne nous redonne des ailes
La vue sur le cirque naturel de Derborence, en arrière plan du gîte de Lotze, est une motivation inégalable pour surmonter le mal de jambes et les pulsations qui s'affolent
A partir de Lotze, le profil de la rando s'aplanit enfin. Tout au fond du vallon, la route qui mène à Derborence est réduite à un fil de fer par la différence d'altitude qui nous sépare. Nous venons de dépasser les 2100 mètres.
La suite de la rando aurait dû être constituée d'un long sentier pratiquement horizontal, le long des versants du Mont Gond, suivi d'une sympathique descente sur Derborence.... Au menu de ce 20 mai 2002 : portage, neige à mi-jambes et efforts monstrueux. Pas de quoi nous décourager....
D'autant plus qu'en visant bien, il reste sur certains tronçons, une petite place pour poser nos crampons entre le névé et le bord du sentier. Technique et concentration de rigueur, si vous n'aimez pas spécialement vous répandre dans la couche de neige molle et humide.
Finalement le tronçon menant de la Chaux de Lotze à la descente sur Derborence, en surplomb des chalets de Montbas, est véritablement encore impraticable en raison de l'importante couche de neige. Raisonnablement nous décidons de rebrousser chemin et de regagner la plaine du Rhône.
Nous avons bien essayé de dégotter un single track de rêve nous permettant de dégringoler à travers ses lacets envoûtants et ses marches appétissantes. Malheureusement le vallon de la Lizerne est constitué d'apiques, de ravins et de falaises. Les sentiers y sont rares et couper à travers ses versants s'y révèle extrêmement périlleux.
La descente par la piste qui contourne le Sex Riond est nettement plus aisée que son ascension. Par contre, question sensations, cet itinéraire manque quelque peu d'intérêt
Heureusement dès notre retour sur le versant nord de la vallée du Rhône, la variété de sentiers à disposition augmente immédiatement.