Vallon de Taney

C’est un petit pays d’alpes calcaires, avec des flambées de grès rouge et de schiste noir.
Ses plus hauts sommets dépassent de peu les deux mille mètres.
Ils sont taillés en tours, dressés en murailles, tendus de larges pans de gazon.
Ils ont des vides aériens, des pitons pyramidaux, de douces prairies, de la grâce, du charme.
Ils ne sont pas célèbres.

Daniel Anet


Taney est connu avant tout pour son lac. Lové dans son petit vallon boisé, cerné de pics rocheux, ce plan d’eau turquoise pourrait être idyllique. Le conditionnel est malheureusement nécessaire pour évoquer la sur fréquentation touristique dont l’endroit fait aujourd’hui l’objet. Si son cadre n’a pas fondamentalement changé, son statut de but d’excursion pour randonneurs motivés, s’est aujourd’hui transformé en sortie dominicale pour urbains pressés et en mal d’air pur. Par nature, cette clientèle n’aime ni les efforts légèrement soutenus, ni l’éloignement d’avec les commodités du monde moderne. Aller à Taney en évitant les désagréments de ces hordes de touristes reste donc heureusement envisageable, à condition d’éviter l’accès par Miex et Le Flon, ainsi que les abords immédiats du lac. C’est exactement cette option que nous avons choisie en gagnant le village par le vallon de Novel, le Col de la Croix et le Pas de Lovenex et en redescendant sur Le Bouveret par Chalavornayres et Sérex sur les flancs nord-est du Grammont. Une rando magnifique, quoique très humide sur la fin, dans un cadre splendide et parfaitement préservé.