Ca commence en douceur : remonter les faibles déclivités de la digue du Rhône. Ca continue à peine moins en douceur : se hisser le long des berges caillouteuses de la Losentze. Ca tourne soudainement au ludique : grimper à travers le parcours Vita de Grugnay jusqu’à la Colline aux Oiseaux. Ca retombe malheureusement assez vite dans le puant et le sordide : gravir les terribles pourcentages asphaltés de la route des Mayens de Chamoson. Ca finit toujours par devenir « moins pire » : monter la piste forestière des Mayens de l’Ardève. Ca aurait pu durer plus longtemps, mais forcément, toutes les bonnes choses ont une fin : escalader les interminables et abrupts lacets de la forêt de la Dzeu du Vuargne.
Et à part monter, grimper, gravir, escalader et remonter encore, elle a finit par descendre cette foutu rando ?
Euh… finalement oui !
Plutôt que descendre, elle a commencé par « désescalader », du sommet de l’Ardève jusqu’aux Dzardis, puis après une courte transition, elle s’est mise à couler suavement des Mayens de Chamoson vers les Vérines via une single-track « énorme ». Un chemin méconnu (si,si, il y en a encore), composé d’une succession d’épingles savoureuses au possible parce qu’ayant oublié d’être piégeuses, reliées entre elles par des traversées souples et onctueuses, à dévaler avec rythme mais surtout fluidité, pour déjouer la malice des nombreux conifères ayant choisi de faire pousser leurs racines hors de terre.
Belle découverte, mais surtout grand moment de bonheur (qui ne devrait évidemment par rester sans lendemain).
Des regrets au moment de quitter l'asphalte ? Pas vraiment, juste un dernier regard vers les copieux pourcentages de la route des Mayens de Chamoson.
Si les pourcentages de la route étaient copieux, que dire de ceux de la piste forestière de la Dzeu du Vuargne ? Gargantuesques, pantagruéliques ? Le mieux pour vous faire une idée, c'est encore d'aller y goûter vous-même.
Après un très court portage, retour en selle pour finir de vaincre les 1'501 mètres du point culminant de l'Ardève.
La descente le long de la vertigineuse arête Nord-Ouest, débute on the bike.
Descendre, désescalader, dégringoler, plusieurs façons de perdre de l'altitude péniblement gagnée, en essayant de rester soit sur ses roues, soit sur ses semelles. Pour certains passages, le choix est assez simple.
Etonnamment, les tronçons de chemin les plus roulables sont ceux qui suivent l'arête, avec comme corollaire, une proximité du vide omniprésente.
Dilemme : en cas de glissade, vaut-il mieux se cramponner à la main-courante ou tenter de retenir son bike ? Réponse, il ne faut pas glisser... Quoique si je roulais en C'dale, j'opterai sans hésiter pour la main-courante :o))
Pour le balisage blanc-rouge-blanc, SwissTourisme précise qu'il faut avoir le pied sûr et ne pas être sujet au vertige. Comme pour le VTT, ils ne disent rien, c'est que ça doit passer.
Le single-track des Grands Prés : M^3 (Miam puissance 3 ou Miam, Miam, Miam, si vous préférez)
Effet de vitesse ou incompétence photographique ? Qu'importe, le résultat est plutôt artistique.
Comindru : brève traversée de clairière et single toujours aussi sympa.
Végétation très (trop) verte, mais sentier étonnament sec. Un vrai régal et un grand moment de bonheur.
Traversée de la Losentze et fin des festivités. Le single-track cède sa place à la piste. Heureusement la terrasse du resto des Vérines est maintenant à portée de roues.