Métailler

A l’image d’une saison qui semble encore hésiter entre hiver et printemps, les occupations de nos weekends alternent en ce moment entre nos différents supports préférés : 2 lattes ou 2 roues. Si en plaine, le choix est définitivement sans équivoque, en altitude l’attrait d’un manteau neigeux encore conséquent et enfin en conditions printanières est plus difficile à occulter. Au menu de ce samedi à la météo radieuse, une sortie « lattes » : les 1’500 mètres de dénivelé qui séparent Siviez du sommet du Métailler. L’itinéraire est annoncé superbe, l’endroit réputé spectaculaire et les conditions de neige, dorénavant régies par une fraîcheur nocturne persistante associée à la douceur des premières journées d’avril, alléchantes.

Si le début d’ascension, cumulant pente et revêtement verglacé, est assez exigeant, l’itinéraire de montée dévoile ensuite, dès que la longue combe de Crouye Grantze est atteinte, des atours beaucoup plus conviviaux. Entre deux arêtes rocheuse très découpées, parcourues de troupeaux de bouquetins, les longs faux-plats et les bosses rondouillardes s’enchaînent pour vous élever doucement, mais régulièrement, vers les 3’212 mètres du sommet du Métailler. Et comme ce superbe vallon a, en plus, la bonne idée de s’ouvrir en s’élevant, les panoramas offerts par sa partie sommitale, des Combins au Mont-Blanc, sont de toute beauté. A cet instant, notre journée aurait déjà pu être réussie. C’était sans compter avec le gouleyant petit rouge partagé dans l’air doux du sommet et des conditions de descente proposant une palette complète de manteaux neigeux d’excellente qualité, allant d’une appétissante et fine couche de neige encore poudreuse à une suave neige printanière commençant à décroûter sous les assauts du soleil, en passant par quelques tronçons plus durs, mais lisses et parfaitement agrables à skier. Après un hiver de légende, voilà enfin une grande et belle journée de ski de printemps, susceptible de nous encourager à prolonger encore un peu une saison d’anthologie.