Un nième week-end annoncé humide ou foehnique, selon les régions, pour une fin d’hiver qui n’a manqué ni de nuages, ni de mauvais temps ? Allez, vite une petite sortie du vendredi, pour profiter des récentes chutes de neige et des dernières heures de soleil avant la semaine prochaine. Démarrage matinal et poudreux de la toujours très « moche » station de Siviez, pour aller revoir Sieur Métailler, au haut des 3088 mètres de son antécime d’hiver.
Malheureusement, de prometteuse, notre sortie du jour s’est peu à peu transformée en grosse galère. L’incroyablement rapide et intense réchauffement, lié à l’arrivée d’air doux en montagne, a d’abord transformé certaines parties de l’itinéraire, chargés de neige fraîche, en tronçons critiques à aborder, avant de rendre notre deuxième partie d’ascension de plus en plus épuisante, en alourdissant inexorablement nos peaux, à grands renforts de « bottages » tenaces et décourageants. Cerise sur un gâteau décidément « pourri », quand nous avons finalement choisi de renoncer, à l’entrée des « Crouye Grantze » les bien nommées, l’épaisse couche de fraîche, entrevue à la montée, n’était déjà plus qu’un gros un flanc « chantilly », lourd et difficilement skiable, qui a pas mal compliqué la fin de notre redescente.
Dans une saison, y a des jours « avec » et des jours « sans ». Notre 13ème sortie de l’hiver n’aura fait que confirmer les superstitions liées à ce chiffre.
Démarrage compliqué et peu inspiré, mais plus prometteur qu'envisagé.
Sur le chemin de Maretse, nous finissons par dénicher une trace aussi fraîche que bienvenue.
Si nous évoluons encore dans une relative fraîcheur, le ciel pommelé trahit déjà l'arrivée d'air doux.
Profonde et sinueuse, la trace serpente longuement entre les mélèzes déplumés et les vaillantes arolles du Plan di Arjes...
... avant de transiter à flanc en direction de l'alpage de Chervé.
Manteau vierge et zig zag matinal.
Au pied du Clocher (de Noveli) la trace se raidit...
... pour franchir la dernière crête masquant l'interminable combe menant aux "Crouye Grantze".
Jeu de quilles géant pour deux ou trois tronçons un peu "expo".
Difficile de conserver son rythme tout en évitant régulièrement les "boules" qui dévalent spontanément d'un flanc adret trop vite réchauffé.
Les premiers moutonnements des "Crouye Grantze" nous éloignent peu à peu d'un versant pas vraiment rassurant...
... mais alourdissent rapidement nos skis empêtrés dans une neige de plus en plus collante.
Plutôt que de nous épuiser, nous optons pour une brève pause casse-croûte....
... avant d'attaquer notre redescente sans avoir à galérer dans une neige s'alourdissant de minutes en minutes.
Malheureusement, le manteau neigeux s'est déjà plus transformé que nous le pensions et est rapidement compliqué à skier.
Les premiers hectomètres sont déjà lourds, mais par bonheur souvent rectilignes ...
... et en pente douce.
Avec de la vitesse, les règles du bowling naturel sont désormais plus équitables.
Esquisse de quelques premiers virages dans une neige profonde et déjà indigeste...
... avant un long retour sur la trace de montée pour éviter de rester englués..
Arrêt "jambes" pour une première partie de descente éreintante.
Pas forcément moins alourdie, mais plus pentue, la neige des pâturages de Chervé est un tout petit peu plus skiable...
... à condition de coordonner force et vitesse.
Virages synchronisés mais particulièrement physiques.
Plus on descend, plus ça devient compliqué...
... et le pire reste à venir.
La plongée finale sur Siviez, version gaspacho visqueux et collant...