Ca y est, l’hiver est là, et bien là !
Chutes de neige à répétition, froid modéré, mais enfin de saison, et beau temps rare, donc d’autant plus appréciable, à condition de viser le bon créneau. A l’inverse du week-end passé, où nous avions randonné dans l’espoir de l’accalmie annoncée, pour notre Fava 2014, nous savions que l’épisode sec, et peut-être ensoleillé, serait aussi étroit que rapidement suivi de la nième perturbation de la semaine. Après un petit briefing téléphonique matinal, nous avons quand même décidé de tenter notre chance.
Grande et belle idée !
Si le soleil s’est fait rapidement porté pâle (c’est le cas de le dire), l’incroyable couche de poudreuse rencontrée à partir des 1’800 mètres d’altitude, dès la sortie de la forêt du Plapon, nous a récompensé au-delà de nos espérances, aussi bien d’avoir choisi de ne pas nous recoucher, que des 1’300 mètres de D+ avalés d’un trait pour pouvoir attaquer la descente avec une visibilité suffisante.
Plus de 50 cm de « peuf » légère pour fêter l’arrivée tardive de l’hiver, on en demandait certes pas tant, mais de là à se faire prier pour en profiter, il y a quelques milliers de pas et une bonne grosse suée.
Bon, alors, vous "viendez" ?
Manque de neige et clôtures mal abaissées rendent nos premiers pas aussi incertains que périlleux.
Petit matin pâle et gris ...
... deviendra grand, à condition qu'on choisisse de lui dédier un peu de sueur et de volonté.
La traversée du Petit-Bisse des Mayens de My ne faisait pas partie de mes souvenirs hivernaux, et avec son eau à l'air, encore moins.
Conséquences d'un hiver tardif, sec et trop doux.
Si la couche de neige est encore faible, la déclivité est rapidement au rendez-vous.
Je n'aime pas les traces des hivers à patrouille...
... et elles nous le rendent bien.
Qu'importe la pente, les mésanges pépient, la caravane passe.
Le portail du "chalet-chapelle" de Plapon est pratiquement invisible lors d'un hiver "normal".Difficile de mieux illustrer le déficit nival 2014.
Si l'épaisseur du manteau neigeux est vraiment faible, la couche de fraîche commence à laisser entrevoir quelques belles promesses pour la descente.
Les bâtiments de l'alpage de Pointet, façades et charpente à l'air. De quoi respirer un peu après un long hiver 2013 engoncé jusqu'au faîte.
Notre pote "Kawaï" : infatigable mais irrémédiablement attirée par les randonneurs descendants.
Aussi inespérée qu'appréciable, l'éclaircie surprise de mi-rando.
En plus de réchauffer l'atmosphère, elle nous "booste" le moral.
C'est là qu'on va ! Oui, et d'autant plus vite qu'on peut espérer du soleil pour la descente.
Le sommet est enfin en vue, mais les nombreux faux-plats toujours aussi désespérants à avaler.
Désespérants, mais pas au point d'oublier d'admirer la magnifique face Est du Mont-Gond, au passage.
Au fur et à mesure que le sillon d'ascension s'approfondit, notre mine se réjouit.
L'art de la conversion expliquée aux nuls : toujours faire tourner les skis par l'arrière, surtout quand la pente est forte.
L'appel de la "peuf" est de plus en plus irrépressible, mais les derniers hectomètres à vaincre sont, comme souvent, les plus retors.
Doubles-câles et double-dose d'abnégation pour affronter l'incontournable épaulement final.
Fava, Here We Are (Again) !
Ciel en phase de plombage pour un changement de configuration express.
L'arrière-garde arrive à son tour sur la dernière bugne de l'itinéraire.
1300 mètres de D+ presque tout en sourire.
A la place du pic-nique sommital, un rapide retour vers la plaine ...
... d'abord sur des crêtes recouvertes d'or blanc...
... puis dans des combes garnies comme jamais.
De quoi oublier le mal de jambes.
Si, si, on est bien en hiver 2014.
Visibilité minimum, mais plaisir maximum.
Faut juste laisser le temps aux spatules de ré-émerger avant d'enchaîner avec le prochain virage.
L'avantage en hiver, c'est que même en souriant béatement, il est difficile d'avaler un moustique.
Du blanc jusqu'aux dents ...
... pour une ivresse qu'on avait oubliée.
Conciliabule de crête...
... avant de replonger en apnée...
... pour apprendre à voler...
... ou pour s'en remettre une couche.
Swag And Style !
Cerné de gris mais gavé de blanc.
L'infernale bugne de Pointet à une toute autre saveur en sens inverse.
Ca manque de synchronisme...
... mais pas de style.
Régime "banane" pour tout le monde...
... et pas seulement au fond des estomacs.
Le "sloopstyle" de la forêt du Plapon.Sochi n'a qu'à bien se tenir.
On The Road Again, Again, Again.Oui, mais vos carres et vos semelles vous en seront reconnaissants.