Pour le dernier jour de cette parodie que fut l’été 2014, notre grand classique de fin de saison, la « Durand », nous a ramené pour une cinquième escapade dans le Val d’Aoste voisin. Six heures de bike pour avaler cols et sentiers transfrontaliers, et une journée qui, à l’instar de l’été, nous aura confronté, en quelques heures, aux conditions des quatre saisons habituelles d’une année complète. La douceur d’un automne en pente douce pour démarrer le long des rives du lac de Mauvoisin, le froid, le brouillard et le grésil de l’hiver pour franchir les 2’805 mètres du col, une pluie glaciale et drue pour dévaler les premiers kilomètres du versant italien de la Durand et, finalement, un lumineux et réconfortant soleil pour transiter via le Ru de By jusqu’à la double plongée finale, récemment rebaptisée la « Duran-Duran » par les bikers canadiens de Big Mountain, sur le petit bourg d’Etroubles.
Une longue journée en selle, pleine de contrastes météorologiques et de variations d’état des chemins. Une journée de découverte de la « Durand » sous un angle plus âpre et plus inhospitalier. Mais aussi une journée de vannes et de rires helvético-belges. Une journée de partage de passion, d’émotions… et de boissons. Une journée intense, sans temps morts et sans temps faibles.
L'expo-photo du barrage de Mauvoisin : un peu de culture pour démarrer la journée.
Une galerie, des tubes et du raidard pour se mettre en jambes.
Soleil et douceur, la Lia en automne.
Le sommet du Pleureur grisé par les précipitations de la nuit. Comme un indice pour la suite.
Ciel menaçant mais douce lumière, la longue descente vers le Vingt-Huit, version full gaz et trajectoires hasardeuses.
Les génisses de Charmotane nous cèdent à regrets la route qu'elles avaient squattée pour leur sieste.
Une gorge, des lacets et le premier véritable D+ à vaincre : la montée du Lancet.
Les épilobes dardent leur plus beaux mauves, comme un dernier appel désespéré avant l'automne qui s'annonce.
Seconde bugne du jour, plus revêche, la montée, rive gauche, vers l'alpage de Charmotane.
Poussé par le vent du nord, le brouillard nous rattrape en même temps que le chemin de Plan Fenêtre.
Le bonheur vaporeux d'un cheminement, désormais, pas à pas.
Il est mal plat votre beau pays, mais ce n'est pas une raison pour se résoudre à faire simplement sherpa...
... sauf, si c'est demandé gentiment.
Si Plan Fenêtre m'était conté, c'est en selle que je voudrais le traverser.
Malgré la grisaille, la vue du col rajoute rapidement du mordant
.. et du sourire, à une ascension désormais quasi intégralement en selle.
Les raidards se succèdent, les défis s'empilent.
L'adhérence précaire et les rigoles traîtresses rajoutent du piment à notre exercice préféré.
Les uns montent, les autres descendent. Pour les Valaisans, la Durand c'est Nord-Sud, et pour les Valdotains, c'est généralement l'inverse.
Le mauvais temps annoncé finit par fondre sur nous.
Le grésil et le froid se liguent pour nous faire mettre pied à terre.
En vain, une Durand se passe sur le bike, ou ne se passe pas.
Le vent et la pluie glaciale ne nous incitent pas à prendre racine en haut des 2'805 mètres à peine vaincus.
La toujours rugueuse descente vers l'alpage de Thoules prend rapidement des allures de fuite désespérée devant les éléments déchainés.
La perte d'altitude nous réchauffe à peine sous une pluie redoublant d'intensité.
Pas de quoi en perdre le sourire...
... ni le goût pour les traversées humides.
Caravane pour une descente express à la recherche d'un gîte où s'abriter.
Bingo ! La cuisine de l'alpage de Thoules, agréablement chauffée et très bien achalandée fera provisoirement l'affaire, malgré le manque de conviction de ses locataires endormis.
Soleil et pourcentages retrouvés pour l'incontournable ré-ascension vers le Ru de By.
Pour vaincre ce dernier D+ de la journée, certains préfèrent la piste, d'autre le chemin du Tour des Combins.
Pour la corde, je ne vois pas d'inconvénients à ce que tu la lâches, mais pour le bike, je préfères que tu le tiennes fermement.
A dix centimètres près, on devait appeler Air Glacier pour extraire Vincent, au treuil, du toujours drôlissime passage en rocher.
Le nouveau North Shore de By. Faut juste se méfier des plaques de caillebotis mal fixées, ou pire, de celles que les ouvriers ont oublié de poser.
Oufti, elle n'en finit pas cette Durand. On va aller jusqu'à la Méditerranée, une fois ?
Si tu veux renauder tes fruits secs, n'oublie pas de pencher ta tête sur le côté, ça t'évitera de les remettre dans l'emballage avec les autres.
Le Ru de By en a désormais fini de défiler sous nos roues encrassées de boue.
Le vaste pâturage de Fontaine Dèsot annonce l'entrée en lice de la "Duran-Duran".
Virages relevés et appuis bien maqués incitent rapidement, les freins, à lâcher.
Au pire, il y aura toujours quelques genévriers acérés pour nous arrêter.
Comme son nom l'indique, la Duran-Duran propose deux volets distincts.
Le premier rapide et "flowy", le second, plus joueur et tortueux.
La forêt aux arbres droits du Guet : l'occasion d'un petit slalom improvisé...
... avant la plongée finale sur le hameau de Cerisey.
Les rues pavées du coeur d'Etroubles ont rendez-vous avec une nouvelle averse. Cette fois, le mauvais temps a définitivement gagné la partie.
T'as qu'à rentrer dans le restaurant directement avec le vélo, ça nous évitera d'avoir à chercher une place assise.
Un peu de chaleur et beaucoup de bière : le bonheur des belges est à la fois simple et réconfortant.
Rajoutez quelques pizzas chaudes, et leurs expressions improbables et leurs rires communicatifs, rempliront le restaurant.
SC a gardé la couleur et à peine retouché la géométrie pour ses nouveaux 5010, modèle 2015.