Notre vraisemblable dernière « pointe » 2016, sur le bike, sera finalement une « punta » valdotaine, celle de Chaligne, comme un symbole au moment de clôturer une saison jalonnée d’escapades chez nos proches cousins latins. L’automne s’installant, et avec lui, le froid, les prochains 2’600 mètres vaincus, quel que soit le côté des Alpes choisi, le seront probablement à skis plutôt qu’à VTT.
Paradoxe de l’automne, la journée peu engageante, débutée sous le « couvercle » cher à nos compatriotes du plateau, s’est ensuite transformée en un magnifique hymne au soleil et à la douceur, inversion des températures oblige. Autre belle découverte, plus prévisible celle-la, l’escalade d’une montagne plutôt que d’un col, ouvre d’autres perspectives, comme le phénoménal panorama offert par le sommet de la Pointe de Chaligne. Du Cervin au Grand-Combin, en passant par le Grand Paradis, le massif du Mont-Blanc et le Vélan. Et une montagne, ça offre, parfois aussi, un chemin de crête assez bluffant à rouler, comme celui qui démarre du Chaligne pour plonger sur le col Tardiva, puis coure jusqu’à l’antenne relais qui surplombe l’alpage de Collet.
Une grande et belle journée de « vélo de montagne », terminée à cuire du pain dans le four banal du village de Buthier en buvant de l’excellent Barbera à la grolle.
La longue ascension Buthier - Alpage de Chaligne, piste connue et reconnue, mais effort toujours conséquent.
L'automne en pente pas toujours douce.
Du soleil, de la douceur et des mélèzes qui ne sont pas pressés de perdre leur verte livrée.
Tsa de Chaligne, des pierres avec cachet et une vue à couper le souffle.
Et d'ailleurs, ici, y a pas que la vue qui coupe le souffle.
De gauche à droite, Durand, Brison, Arpisson, trio non exhaustif de nos escapades estivales en terre valdotaine.
Balisage consciencieux ou tableau d'affichage ? Qu'importe, ce qui est sûr, c'est que notre ascension devient momentanément pédestre.
Très momentanément d'ailleurs. Dès que la déclivité s'infléchit, l'appel de le selle est toujours le plus fort.
Au-dessus, à peine l'esquisse d'un début de nuage. Au-dessous, un couvercle de stratus en phase de réorganisation.
"Six" Chaligne m'était conté, ça devrait être par là que ça se passe.
Qu'importe la méthode de portage choisie, pour les derniers hectomètres de D+, il faut switcher en mode "sherpa".
Une SDG plantée dans le casque et le bassin aostien à ses pieds.
Mètre après mètre après mètre, jusqu'au dernier.
Un sommet étriqué momentanément transformé en parking à vélos. Ce n'est pas une exploit, les Valdotains y organisent bien une messe, le 16 août, pour la St-Roch.
Trois rochers à désescalader pour une arête entière à dérouler, un deal plus que favorable aux roues cramponnées.
Même les non-fans d'équitation apprécieront de rouler "à cheval" sur une aussi douce arête.
Une longueur d'ombre proportionnelle au plaisir de déguster les derniers chemins d'une belle saison.
Chaleur de couleurs et, localement, de chemins.
Aujourd'hui, notre petit paradis fait face au Grand.
Le sillon du bonheur.
Courte mais exigeante remontée pour basculer du bon côté.
Panoramique, ce n'est que le prénom.
Pour le nom, il faut momentanément chercher parmi les patronymes en eux, comme caillouteux ou rocailleux.
Ou mieux, minéral, comme l'eau qui semble tant manquer, cette année, quel que soit le versant des Alpes.
De l'or, de l'ocre, du kaki et de l'orange très mécanique.
Poursuivis par l'ombre envahissante, mais inexorablement aspirés par le divin chemin.
Une petite pause "whoooouuuuaaaaahhhh"...
... et ça repart de plus belle.
Rouler sur le fil ou filer sur l'arête.
Tardiva Here We Are !
Juste le temps de laisser passer "il lupo della Valle d'Aosta"...
... et nous voilà en terre moins inconnue.
Moins inconnue, mais pas moins appréciable.
Après l'arête, voilà le flanc. Ici, plus qu'ailleurs, tous les chemins jouent en sol majeur.
L'ombre de l'antenne-relais ou le moment du grand basculement.
Quand le ruban aime flirter avec les falaise, il faut avoir le coeur bien accroché pour y être à l'aise.
D'envahissante, l'ombre se fait soudain, chinoise.
C'est le bon moment pour lâcher les freins et poursuivre au soleil.
Il n'est jamais trop tard pour songer à changer de direction.
Fraîche mais de plus en plus fumante, cette descente.
Le tronçon le plus "flowy" de la journée nous ramène en douceur et à vitesse grand "V" vers l'imposant refuge de Chaligne...
... ou nous retrouvons notre ami le "2A", notre meilleur allié pour plonger vers Buthier.
Même sans son panneau en patois nous aurions trouvé le four banal de Champ Lorensal, tant l'appétissante odeur qui s'en dégage se répand loin à la ronde.
L'ami Walter, les yeux cernés, nous présente la quatrième fournée de sa longue journée, démarrée bien avant l'aube.
Moitié seigle, moitié froment, et un grand moment, le "désenfournement".
Une cave transformée en boulangerie improvisée.
Pas nombreux mais sympas, ces "verres" en bois.
Ou, le principe de la grolle valdotaine appliquée à la dégustation d'un (délicieux) Barbera.
De quoi faire l'unanimité tout en rajoutant de la convivialité à la convivialité.