Et voilà, la boucle est bouclée, et le tour du Mont-Fallère, paqueté. Troisième et dernière étape de notre périple exploratoire dans ce petit massif valdotain, le vallon de Vertosan et son célèbre col de Citrin n’ont désormais (quasiment) plus de secrets pour nous. Après un démarrage tout en douceur, via notre nouveau meilleur ami, le conciliant et très horizontal Ru Neuf, la plongée sur l’agglomération d’Aoste par des sentiers aussi pentus que ravinés nous a permis d’atterrir quasiment en plein centre ville, sans avoir à emprunter la moindre parcelle de bitume. Une vraie découverte et un petit plaisir délicieux que peu de villes de cette importance peuvent proposer.
La longue et fastidieuse transition vers les hauteurs du village perché de Vens ayant été réglée d’un simple claquement de doigt, nous sommes partis à la découverte du superbe vallon de Vertosan, via le col du Mont-Joux, aussi frais que dispos. La facile remontée de ses douces déclivités potelées nous a laissé tout loisirs d’admirer ses vastes pâturages et ses pittoresques bâtisses de pierre, avant que l’ascension du col de Citrin ne vienne finalement mettre à contribution nos mollets, mais surtout nos épaules. Des trois vallons septentrionaux du massif de Fallère, Serena, Citrin et Flassin, nous savions, pour y avoir déjà posé nos roues il y a quelques saisons, que la caillasse est le menu privilégié du premier nommé et que le caractère revêche du troisième est de notoriété publique dans la région (merci Walter). Il restait donc à voir de quel bois se chauffait l’austère combe médiane de Citrin. Eh bien, son « sentiero » ubac a dépassé tous nos espoirs. Jamais très cassant, jamais très méchant, toujours d’accord pour une amusante partie de cintre, c’est une vraie petite perle de single track, rond, suave, sinueux et délicieusement parfumé aux premières aiguilles automnales de mélèzes.
TTTR (THE Trail To Ride)
Le soleil est à peine levé quand nous attaquons un bout de Via Francigena dans la banlieue sud d'Etroubles.
Nous filons déjà bon train pendant qu'Echevennoz paresse encore dans la torpeur matinale.
Notre nouveau meilleur ami, le Ru Neuf, pour une mise en action aussi souriante que douce.
Avec des pierres, les Valdotains savent tout faire. Même des ponts pour VTT.
Pendant que les voies d'escalade d'Excenex se réchauffent lentement au soleil, nous glissons en douceur vers Aoste et sa vallée centrale.
Des pavés millénaires en guise de réveil matin. Après quelques hectomètres bien secouants, nos yeux sont à nouveau en face des trous.
Arpuilles Downtown.
Tous les chemins mènent à Rome, mais le nôtre, aujourd'hui, passe d'abord par Aoste.
Même si localement il ressemble plus au lit d'un ruisseau furieusement mis à mal par les pluies de l'été.
Roulez couvert !
Je ne sais pas si les chameaux passent toujours par le chas des aiguilles, mais en tout cas, notre sentiero ne s'en laisse pas compter par la végétation, aussi luxuriante soit elle.
Même les satellites de la NSA ont bien du mal à suivre notre folle dégringolade matinale.
Pas de pannaux, pas de vélo, dit notre dicton préféré. Eh bien, dans ces faubourgs d'Aoste, on est pas prêt d'aller à pied.
Le centre ville à portée de roues et sans même avoir à user d'infâme bitume.
Le saut de puce du jour nous ramène presque en Valais.
Dame Grivola doit commencer à se lasser de nous voir défiler, semaine après semaine.
Il est midi à la "gouille" du col du Mont-Joux. L'heure du premier casse-dalle de la journée.
Si Vertosan m'était compté, ce ne serait surement pas à cause de ses déclivités.
Le début d'aprèm' en pente douce, même si le mur du Citrin se frotte déjà les mains en nous voyant approcher.
Piste ou pas piste, il n'est toujours pas question de quitter notre chère selle...
... tant que le chemin ne peut tenir tête à notre 36 dents préféré.
Bon, à la fin c'est quand même le "sentiero" qui finit par gagner... provisoirement du moins.
Tous ces pylônes et tous ces câbles et même pas de téléphérique pour nous éviter de devenir d'encore meilleurs sherpas.
Bon, et maintenant, qu'est-ce qu'il dit le "sentiero" invicible ? Merda, encore raté !
Le Citrin, pile (versant sud)
Et le Citrin, face (versant nord)
A ce petit jeu de la pièce de monnaie, l'ubac descendant ne pouvait forcément que gagner.
Walter, t'es le meilleur pour les bons plans ! Encore merci.
Et si t'as d'autres tuyaux comme celui-ci, on va rester amis pour longtemps encore.
Pour info, amis chasseurs, les tâches noires sur le versant d'en face, ne sont pas des cervidés.
Miam, miam, de l'ardoise valdotaine !
L'alpage de Citrin Damon n'est plus vraiment d'aplomb.
Les premières froideurs de l'automne ont déjà repeint les pâturages supérieurs.
Au milieu des mélèzes et des genévriers coule le plus divin des chemins.
Toujours taquin, jamais méchant, il ne demande qu'à jouer.
Laisser filer, laisser filer ...
... nez dans le vent et sourire aux lèvres.
Citrin di Meiten, à peine plus vaillant que son aîné Damon.
Harmonie de couleurs et douce lumière pour une chevauchée de plus en plus "flowy"
Vieilles pierres et destriers "new generation"
Une fois encore, le bonheur est dans le pré.
Dalles aostiennes, épisode trois, la revanche des marches.
A force de se fréquenter, on finit par s'apprécier mutuellement.
La piste de bobsleigh de la source d'eau ferrugineuse de Citrin.
Une folle glissade qui redonnerait le sourire au plus blasé des bikers brito-colombien.
Dans le fond de cet ubac austère, tout est rugueux : l'écorces des arbres aussi bien que le revêtement du chemin.
Vision famillière, mais angle inédit.
Et si je veux aller à droite... ou à gauche. Et bien, t'as qu'à apprendre à sauter.
Y en a qui ont une araignée dans le plafond, et d'autres un viaduc dans la toiture.