La pluie ayant provisoirement (?) mis fin à sa séance de rattrapage annuelle et les célèbres Saints de mai ayant oublié de se faire de glace, c’est dans une atmosphère douce, sèche et très ventilée que nous avons continué à mettre un peu de « selle » dans nos vendredis.
Encore un jour au paradis ?
Euh… oui, on peut dire ça, mais seulement si le paradis, ça se mérite. Parce que l’ascension de Leiggern serait plutôt genre « purgatoire » obligatoire. Débordante de pourcentages inavouables et longue comme un jour sans vélo, elle ne donne jamais rien, obligeant en permanence à puiser au plus profond de ressources printanières encore peu aguerries.
Après, si le paradis c’est dévaler un divin chemin, cousin germain du « serpent » de Tatz, en plus direct et plus terreux, on peut affirmer sans risque de blasphémer que c’était plus qu’un simple vendredi, c’était carrément une journée « d’anni » au paradis.
Passer son anniversaire en selle !
Merci la vie, et… merci le foehn, un peu, aussi.
Asserberg Downtown, ambiance champêtre, mais mollets qui piquent.
En quittant ce village de montagne si bien nommé, on délaisse aussi les pourcentages raisonnables.
Quand la trajectoire confine au huit (houit pour mes amis belges) c'est que le « dré dans l'pentu » n'est plus une option envisageable.
Une clairière et une barrière (vermoulue). La traversée de la gorge finale nous séparant de Leiggern s'annonce (enfin).
Un sourire pas forcément à gorge déployé, mais une fin d'ascension hautement appréciée.
Jamais je n'avais pensé à sceller des poutrelles métalliques directement dans un tas de vieilles pierres instables. Vais revoir mes fondamentaux dès lundi matin au bureau !
Duo orange fatigué et casque mouillé. C'est l'heure de dîner.
Cerisiers en fleurs et improbable village perché. C'est (déjà) l'heure de digérer...
... ou carrément de vomir, si ce satané sentier persiste à vouloir s'élever.
Heureusement, à un moment ou à un autre, les roues libres finissent toujours par chanter.
Quand on aime (l'Orange), on ne compte pas (les piquets). On se concentre sur le chemin.
« Dré dans l'pentu », plus qu'une simple maxime, c'est carrément un art de vivre, dans cette région.
T'as pas pensé à prendre une scie à métaux ? Pour le cintre ? Non, pour la clôture.
Plus herbeux et plus terreux que son cousin de Tatz, le Wanderweg de Leiggern, n'en n'est pas moins tortueux ...
... juste moins fréquenté. Mais pour qui connaît sa montée, est-ce vraiment surprenant ?
Pas fâché d'avoir dû quitter son Yorkshire natal, le Stage 5 trouve peu à peu ses repère dans le Vieux-Pays.
Bien épaulé par ses cousins Hope double pistons, il s'éprend gentiment de chemins (véritablement) descendants.
Ca commençait à faire beaucoup de pâturages pour un adret haut-valaisan digne de ce nom.
Zurück auf dem Stein ! Il était temps. Y a des valeurs qu'il est hors de question de remettre en cause.
Minéral, rugueux mais pas (encore) mouvant, le revêtement de Leiggern n'est, pour l'instant, pas totalement ressemblant à son cousin Tatzois.
Il n'empêche, sur le dur, le doigté reste de mise ou alors, les protec' pas à la maison.
Enfin un peu d'instabilité et d'animation. Déjà raide comme la justice de Berne, ce wanderweg commençait presqu'à nous saoûler avec son discours fédéral, trop lisse.
Les lacets s'enchaînent, les mailles s'enfilent.
L'intersection oubliée. A défaut de mémoire (7 ans tout de même), il reste toujours Mr SwissMap pour vous remettre dans le droit chemin.
Quand le végétal semble vouloir reprendre possession du territoire qu'on lui a soustrait...
... et le minéral refermer les plaies qu'on lui a infligées, il vaut mieux privilégier la finesse ...
... que de finir le nez sur l'ardoise (de St-German).
Mr Hope, y a des jours où je vous aime ... et d'autres où je vous adore.
Tech 3 E4, deux doigts coupe gravité.
La Loetschberg Südrampe, ou l'histoire de quelques kilomètres d'horizontalité bien mérités.
Horizontalité qui ne rime pas forcément avec sécurité, sauf à faire confiance de pauvres câbles mal fixés.
Das Kulturweg Ausserberg–St. German–Raron, aussi connu sous le sobriquet de « Niwa la douce ».
Et quand Niwa n'y va plus, il reste encore du Wanderweg à dévaler ...
... comme la sympathique et rugueuse St.German Highway.
Au royaume des capridés apprivoisés, la curiosité n'attend, visiblement, pas le nombre d'années.