Arbaray

Après quelques chemins plus ou moins « interdits », il y a tout juste une semaine, un sentier plus ou moins « abandonné ». Décidément, le menu de nos vendredis semi-confinés, mais en selle, ne fait ni dans l’ordinaire, ni dans l’insipide. Rameau secondaire de la branche « Sarreyer » de la célèbre « Vallée Express », ce chemin oublié, louvoyant à travers la forêt de l’Arbaray, n’avait encore jamais réussi à attirer notre attention, ni nos roues, par conséquent. Mais voilà, à force de rouler confinés, en démarrant de notre pas de porte, on a fini par en découvrir son entrée cachée, puis, par enrouler ses lacets retords et dévaler ses rampes abruptes.

Une découverte intéressante mais un peu contrastée. Pour devenir véritablement « bikable », ce tracé pédestre abandonné mériterait d’être beaucoup roulé, de façon à créer un semblant de sillon où les roues puissent prendre appui au moment d’engager ses nombreux toboggans tous plus vertigineux et déversants les uns que les autres. En l’état, plonger sur le revêtement mou et faiblement adhérent de ses tronçons les plus abrupts, c’est un peu comme se prendre pour Jacques Mayol dans le Grand Bleu. Quand la roue arrière bloquée dérape inexorablement vers la ligne de plus grande pente et que la vitesse continue à augmenter, il faut avoir quelques notions d’apnée pour ne rien lâcher, et surtout pas ses freins.

En revanche, côté atout, un chemin non répertorié, désescaladé un vendredi matin d’avril, contribue grandement à éviter la propagation de l’ami Covid. Y croiser un randonneur, ou, éventuellement, un autre « biker » fou, relève du phantasme, comme bon nombre de théories fumeuses à propos de ce satané virus.