Quand on évoque le « roestigraben », la première idée qui vient à l’esprit de certains (dont moi), est celle d’un fossé rempli de pommes de terre grillées parsemées de lardons. Image pas forcément très glorieuse, je vous l’accorde. Alors, quand il s’est agi de matérialiser notre mini « roestigraben » à nous, en bons Valaisans, nous avons essayé d’élaborer une recette plus chic et surtout plus symbolique, assembler trois cépages originaires de chacune des régions du canton. Le Heida, symbole du Haut, l’Amigne, chère au centre, et l’Arvine, fleuron du terroir du Bas. Si l’idée paraissait lumineuse, elle a un peu fait tousser, du côté de la Berne fédérale. Alors, nous avons choisi de modifier les ingrédients, et, à l’inverse de Jésus, nous avons remplacé le vin par l’eau. Et ça a donné, la Raspille, mélange des eaux « germanophones » de la Pauja, des eaux endémiques de la Raspille, et les eaux « francophones », de la Tièche. Et c’est aux sources de cette dernière que nous avons choisi d’aller crapahuter pour ce dernier jour d’un mai particulièrement studieux en selle.
Des vendredis « assistés » et des dimanches « muscu », nos week-ends se suivent et leurs scénarii se répètent. Le « E » pour démarrer de la plaine et le « bio » parce que le « funi » SMC reprend enfin en charge les bikes. Résultat des courses, un point culminant à peu près identique, aux alentours des 2’000 mètres, en attendant que la neige finisse de fondre, et, conséquence logique mais plutôt agréable, un D-, lui aussi constant, flirtant avec les 1’500 mètres de descente.
Le chemin des weekends est souvent laborieux, mais les weekends en chemins, s’ils sont parfois cassants et poussiéreux, finissent toujours par être divins.