Un plan, minutieusement échafaudé durant la semaine, qui tombe à l’eau à cause de la météo, cela peut arriver. Un plan ambitieux que l’on doit raboter à cause de l’incertitude liée à l’évolution des conditions atmosphériques, aussi. Dans les deux cas, il y reste toujours Jeizinen, en réserve. Parce que, sur cet adret privilégié, tous les jours sont ensoleillés, même quand le gris est mis. Et, parce que, sur ce coteau rocailleux, tous les chemins sont secs, même quand il pleut « à boire debout », comme le disent si bien nos amis québécois.
Jeizinen-Rinderhütte, ou l’histoire d’un plan C, plus inspiré que tous les plans A et B réunis. L’idée de compléter l’itinéraire habituel de Guggerhubel, par la boucle menant à la Rinderhütte et son « flowtrail » le plus « bovin » du Vieux-Pays, s’est révélé particulièrement récompensante. Sa branche « aller », très montante, mais toujours « bikable » en « assisté », et sa branche « retour », roulante jusqu’à Tschärmilonga, puis beaucoup plus « pulsante », malgré le tout nouveau chemin menant à Oberu, sont probablement parmi les plus « must ride » de tout ce que cet incroyable versant dédié au VTT propose.
Et comme un plan bien ficelé, l’est souvent jusqu’au bout du bout (de sa ficelle), c’est au moment où nous avons finis de réinstaller nos bikes sur le porte-vélos, de retour à Gampel, que le ciel, qui nous avait menacé toute la journée, a fini par nous tomber sur la tête, avec une pluie digne d’un orage tropical.
Ciel orageux et mine ombrageuse font la paire en ce début de journée à la météo mitigée.
Le fameux « S » de Underi Fäsilalpu dans le sens ascendant : toujours une gageure. Résultat : à gauche, OK, à droite, KO !
La très ondulante traversée vers Niwenalp : souvent copiée, jamais égalée (à ce jour).
Ça pique, mais surtout les yeux, malgré l'humeur morose de cette journée. Et pour le collant, vous pouvez toujours passer et repasser. Y a pas dans ces contrées !
Le contournement de la fameuse souche en biais de Unnär Unnärfäld : toujours ratée ... avant aujourd'hui.
Jamais cet itinéraire ne nous avait réservé aussi peu d'eau à se mettre dans les chaussures. A été sec, vtt immaculé.
Après Unnär, Obär Unnärfäld, le grand frère : 8 épingles retorses et cassantes, pour une première courte descente cachée.
Première descente et premiers indices : les pierres et les racines mises à nu sont au menu de la région, cette année.
Bachap « Downtown », ça pique encore, et ça congestionne de plus en plus (dans le ciel).
L'incontournable (c'est vraiment le cas de le dire) raidard d'Oberu : toujours aussi pentu, mais particulièrement mal pavé, en cet été particulier.
Déjà que ses pourcentages sont inavouables, si vous y rajoutez de l'instabilité minérale, son ascension prend des allures d'exploit.
Oberu en vue et en tenue pré-automnale, très « fashionista ».
La deuxième traversée de la journée, Teugmatte-Guggerhubel, reste toujours un grand moment de VTT, même sous un ciel de plus en plus plombé.
2200 mètres d'altitude, mais toujours beaucoup d'horizontalité. peu de traversées alpines proposent autant de qualités.
Et du mélèze comme s'il en poussait. Signe d'un sol au pH acide.
Retour hâtif de l'habituel pique nique sur les rochers les plus panoramiques du quartier...
... pour enquiller la rude montée de notre boucle rallongée.
Rude, mais souvent panoramique, et surtout, adepte de paliers très appréciables.
Troisième traversée de l'itinéraire, toujours cernée de beauté.
De la Rinderhütte enfin en vue, on en devine le sinueux dessert proposée.
Un dessert très « flow », même si son revêtement est parfois aussi bosselé que la peau de tout un troupeau de chameaux.
Même si le gris est mis, l'ocre fait bien plus que de la résistance.
Il propose un superbe exercice de ruban, aussi rythmé que celui de la gymnastique.
Le vélo va toujours là où le regard va ! C'est aussi vrai sur une piste avec virages relevés que sur n'importe quel chemin naturel.
Quand les mailles sont aussi étirées, peut-on encore parler de tracé à tricoter ?
En tout cas, à force d'éviter autant de bouses, on a fini par rencontrer les responsables de leur éparpillement.
Le hameau de Torrentalp et sa célèbre chapelle de bois : premier jalon sur notre branche « retour ».
... avant Tschärmilonga, le village roi.
De là, plutôt que de plonger vers Guttet, nous décidons de remonter à Oberu.
Et remonter est vraiment le terme approprié.
Même si son chemin vient d'être entièrement « reshapé », sa forte déclivité reste d'actualité.
Entièrement escaladable en « E », si vous voulez vous y frotter en « muscu », prévoyez de pulser... ou alors, de pousser.
Encore un itinéraire qui nous fait rajeunir de quelques années, même si nous avions l'habitude de le parcourir en sens inverse.
Plafond bas ou terres perchées ? Peu importe, tant qu'on roule au sec.
Fin de la branche retour : revoir Oberu et sourire à la descente qui nous attend.
Une descente inédite, mais aussi savoureuse que sinueuse pour son entrée en matière.
Dévalée une seule fois, il y a longtemps, elle se révèle vraiment plus engageante débarrassée de son manteau blanc.
En voilà, du tricot à mailles serrées.
Et de la dalle toujours adhérente à défaut d'être souple sous le crampon.
Trop content de te revoir, vieille branche !
« S » comme « Speed » ! Une fois n'est pas coutume. Cernés d'orages et pressés de dévaler.
Même Undri Mettjä ne parviendra pas à nous arrêter.